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Marième voit grand pour ses nouveaux modèles

Éric Martel-Bahoeli, Marième et plusieurs adolescents après une conférence. Photo gracieuseté Photo:

SOCIÉTÉ. Marième Ndiaye ne se reconnaissait nulle part dans son enfance dans le quartier Limoilou. Que ce soit à l’école, dans sa pratique sportive ou même à la télévision, il y avait un manque important de modèles pour inspirer la Sénégalo-Québécoise. Depuis trois ans, la touche-à-tout du monde médiatique travaille pour pallier ce problème en présentant sous forme de conférence des modèles inspirants provenant de milieux ethniques différents aux jeunes de la région et même de la province.

Marième avec Bernard Blondeau. Photo gracieuseté

«Le projet prend du galon. Je suis rendue à 30 conférences à Québec et 15 dans la région de Montréal pour l’année. Avec l’histoire de George Floyd aux États-Unis, les gens ont pris conscience que le racisme est inacceptable alors que la pandémie a contribué à mettre encore plus d’accent sur la cause raciale. Mon projet ne s’adresse pas seulement aux jeunes de milieux ethniques pour y trouver l’inspiration, mais aussi aux jeunes Québécois de souche pour les sensibiliser aux parcours difficiles des nouveaux modèles qui ont eu à se battre contre le racisme», mentionne la chanteuse, qui a lancé son dernier album en 2016.

Une initiative qui a la cote alors que plusieurs écoles ont contacté l’instigatrice des nouveaux modèles pour avoir une visite. «Le succès de l’initiative repose dans sa simplicité. Les écoles n’ont rien à faire, c’est un clé en main. C’est facile à intégrer dans un cours et je préfère visiter des écoles secondaires, car c’est un âge critique pour l’acceptation sociale. C’est crucial pour les jeunes d’être inspirés. Des modèles comme Bernard Blondeau, le premier noir pompier du Service de protection contre l’incendie de la Ville de Québec (SPCIQ) depuis sa création en 1729, Adinson Brown qui est neuropsychiatre d’origine dominicaine ou le boxeur et intervenant en centre jeunesse Éric Martel-Bahoeli. Ils viennent raconter leur cheminement alors que les jeunes écoutent et posent des questions.»

Avenir meilleur

On dit souvent que la nouvelle génération est très ouverte et que les jeunes ne regardent pas la couleur d’un individu. Qu’en est-il vraiment sur le terrain?

«Je suis vraiment en accord et cela concorde avec ce que je vois sur le terrain. Ils ont une sensibilité naturelle. Ça me donne confiance en l’avenir. Les mentalités changent et les milieux également. On a donné une conférence dernièrement à l’École secondaire De Rochebelle, il devait y avoir de 15 à 20 ethnies différentes de représentées dans la classe. Je me souviens que quand j’allais à l’école avec mon frère (le rappeur historien Webster), nous étions les deux seuls noirs de l’école. Ma mère nous disait souvent que la diversité est une richesse, ça revient toujours à ça d’une certaine façon!»

La police intéressée

Celle qui est également animatrice au petit écran à ses heures a rencontré le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) dernièrement pour discuter de profilage racial.

«Je m’attendais à un milieu un peu réfractaire, mais ils m’ont écoutée et ils étaient très ouverts aux idées. J’aimerais pouvoir donner ma conférence des nouveaux modèles tôt dans le cursus d’un policier pour faire de la sensibilisation. Ça pourrait être dans les cours de techniques policières à Garneau ou au CNDF ou même à Nicolet. Je veux simplement qu’il y ait du concret et que ça ne reste pas seulement des belles paroles.»

Adinson Brown en pleine conférence. Photo gracieuseté

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