Cuisine collective Beauport: congélateur industriel, précarité et dépannage alimentaire
Entraide. La règle a toujours été simple et claire pour l’organisme Cuisine collective Beauport. Une personne participe au travail et à la création des repas si elle veut rapporter des plats cuisinés à la maison. La COVID-19 a bouleversé cette façon de faire alors que la crise sanitaire a forcé l’organisme beauportois à se réinventer de façon temporaire.
«Il fallait trouver quelque chose pour continuer la mission. Il y a trop de gens qui comptent sur nous pour les aider à s’alimenter. Comme les groupes de travail ne pouvaient plus venir au local, les deux employés de l’organisme et moi avons décidé de faire la production de nourriture et devenir temporairement un organisme exclusivement de dépannage alimentaire», affirme la responsable de l’organisme Karina Bédard.
Les trois employés ont mis la main à la pâte, mais ils se sont vite aperçus que la tâche était colossale. «Ce n’est pas mon travail de tous les jours, je suis travailleuse sociale de formation. Il faut aussi dire que tous nos bénévoles ont arrêté de venir à notre local en raison des nouvelles règles sanitaires. La demande a également beaucoup augmenté et comme nous avions de la difficulté à fournir, nous sommes allés chercher de l’aide extérieure. Trois cuisiniers du Bistro boréal Chez Boulay sont venus nous donner un coup de main. Une aide tellement appréciée, et Maureen a tellement été bonne que nous avons décidé de la faire joindre l’équipe de façon permanente.»
Investissement important
Avec la production qui a presque doublée, l’organisme n’a plus de place où stocker la nourriture. La seule solution est de faire l’acquisition d’un deuxième congélateur industriel.
«Nous avons eu de généreux donateurs avec le député provincial Jean-François Simard, la Caisse Desjardins avec Sylvain Rouleau et la Ville de Québec. Le congélateur de 8000$ devrait arriver prochainement. Nous sommes privilégiés parce que c’est un temps très difficile pour les organismes et le côté financier est difficile avec la fermeture du Bingo des Chutes. Nous avons toujours pu compter sur nos partenaires et Sylvain Rouleau a été extraordinaire pendant la première vague. Alors que Moisson Québec n’avait pas beaucoup de nourriture à nous fournir, c’est lui et son monde qui sont allés à l’épicerie pour nous acheter les ingrédients dont nous avions besoin.»
Situation temporaire
Cette nouvelle façon de faire de Cuisine collective Beauport ne restera pas pour longtemps alors que la principale intéressée a hâte de revoir son monde.
«J’ai hâte de prendre un bon café et de jaser ça avec notre cuisine bondée de personnes. C’est certain que dès qu’on peut revenir à notre ancienne façon de fonctionner, on va le faire. Je sens également une détresse psychologique beaucoup plus importante chez nos utilisateurs lors de la deuxième vague, j’ai simplement hâte de les revoir.»