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Un village autour de la femme immigrante et son enfant

Photo: Marielle M’Bangha, Pascaline Yanrgo et Hélène Soltendieck dans le coin lecture de la Maison des enfants de Saint-Roch qui abrite l’organisme depuis peu. (Photo Métro Média – Perrine Gruson)

Service de référence en périnatalité pour les femmes immigrantes

MATERNITÉ. Elles arrivent du Bénin, du Népal, du Maghreb, d’Amérique du Sud et sont enceintes. En plus d’avoir à affronter un climat difficile, ces femmes ne savent pas comment avoir accès aux services de santé pour leur grossesse et ont parfois la barrière de la langue. Comme Pascaline, arrivée du Bénin et enceinte de sept mois qui comprenait mal le québécois et n’avait pas de vêtements d’hiver. Le Service de référence en périnatalité pour les femmes immigrantes et ses bénévoles peuvent outiller avant, pendant et après la naissance d’un enfant.

Pascaline Yanrgo est arrivé à Québec dans son 7e mois de grossesse. Originaire du Bénin, elle a vu le feuillet d’information du Service à Option-Travail, qui aide les immigrants à s’intégrer. Elle a alors pu faire suivre sa grossesse par un médecin et se faire accompagner dans ses démarches. «Quand on est ignorante de ce qui existe, on ne peut pas y avoir accès», fait valoir celle qui a été référée par le Service à plusieurs organismes comme le Programme OLO. La bénévole qui l’a suivie l’a même aidée à coordonner son accouchement auquel elle a assisté.

Contribuer à la société québécoise

Pour Hélène Soltendieck, le bénévolat qu’elle offre à l’organisme lui «permet de contribuer d’une façon extrêmement positive à la société québécoise». Pour elle, ce sont les femmes qui bâtissent la société. «Je me sens privilégiée. C’est une richesse incroyable de connaître cette diversité. Ces femmes sont courageuses et résilientes», partage-t-elle. Épauler ces femmes «qui font pourtant face à des défis de discrimination» à une période vulnérable de leur vie allait de soi pour la bénévole.

Alors que Mme Soltendieck était à l’hôpital pour accompagner une nouvelle maman, elle a découvert avec surprise le prénom que venait d’inscrire la mère sur le certificat de naissance de son nouveau bébé. «Elle a appelé sa fille Espoir Hélène [en hommage à la bénévole], raconte-t-elle, très émue. J’espère qu’il y aura du monde autre que moi qui aura un impact positif dans sa vie et celle de son enfant».

Pour Marielle M’Bangha, qui a créé l’organisme, celui-ci est un soutien autour de la mère ou future mère. Elle-même a expérimenté l’isolement lors de sa grossesse, malgré ses huit années déjà passées au Québec dans d’autres villes.

À l’aide d’ateliers et de rencontres, les femmes immigrantes peuvent se renseigner sur comment se passe l’accouchement ici, parler de leurs peurs. «Ça va de: est-ce que mon conjoint peut y assister?  À : dois-je m’épiler? Comme les femmes immigrantes se sentent déjà privilégiées d’être ici, elles n’osent souvent pas faire de demandes et ne sont même pas au courant de leurs droits», mentionne Mme M’Bangha. D’autres activités variées sont proposées comme des ateliers de portage, de couture, ou encore des journées spéciales avec activités comme la Journée de la femme africaine. L’organisme fonctionne avec 21 bénévoles qui peuvent autant offrir un accompagnement personnalisé que faire l’animation ou le transport de la femme immigrante.

Un partenaire du réseau de la santé

Le but du Service de référence en périnatalité pour les femmes immigrantes est d’aider ces futures mères qui vivent plusieurs défis au quotidien. Isolement, période de grande vulnérabilité en raison de la grossesse, barrière de la langue, ignorance des services et droits auxquels elles ont accès et même du système de santé québécois… Les immigrantes trouvent une écoute, de l’aide, de l’accompagnement et des références pour débuter leur vie ici et celle de leur enfant à naître.

L’organisme fonctionne grâce à des fonds privés ainsi que des subventions gouvernementales et paragouvernementales. Marielle M’Bangha compte sur la subvention du CIUSSS de la Capitale-Nationale, pour laquelle elle fera officiellement la demande. «Ce sont souvent les infirmières ou les travailleurs sociaux qui nous réfèrent des femmes. Ce serait une belle reconnaissance», conclut-elle.

 

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