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Le compostage domestique – Une question de temps et d’équilibre

Lili Michaud composte depuis 35 ans. (Photo Métro Média – Alain Couillard) Photo:

ENVIRONNEMENT. Le compostage, qui consiste à redonner à la terre ce que nous lui avons pris en partie, devient de plus en plus un appel à des citoyens sensibles à la protection de l’environnement. Lili Michaud trouve cette méthode de recyclage écologique facile et la pratique depuis 35 ans. Lors d’une soirée d’information publique sur le compostage domestique, tenue le 22 mai au centre communautaire Michel-Labadie, la conférencière attendait une cinquantaine de personnes tout au plus. Il en est venu plus du double.

L’un des trois bacs de compost prêt à être utilisé. (Photo Métro Média – Alain Couillard)

Lili Michaud donnait le ton dès le départ. «C’est faux de dire que le compostage domestique ça pue.» Agronome depuis 25 ans, elle est devenue une référence de la Ville de Québec en cette matière. Plusieurs citoyens, sensibles à l’appel lancé pour la protection de l’environnement, veulent joindre le mouvement. «Beaucoup de citoyens font du recyclage depuis longtemps et là pour eux, l’étape suivante, c’est de composter.»

«Un bon composte peut mettre de trois mois à trois ans à se former. Tout dépend du temps que chaque personne veut y mettre.»
-Lili Michaud

Sans détour, la spécialiste cible le principal irritant de ceux qui hésitent avant de s’y adonner, la crainte des odeurs. «Il y a certaines choses à éviter: composter des rognures de gazon, car elles dégagent de l’ammoniac. Je suggère de les laisser sur le gazon. De plus, on ne doit pas seulement composter des résidus de cuisine.» Pour Lili Michaud, un compostage équilibré consiste à mélanger deux quantités de matériaux bruns (feuilles mortes, brindilles et branches d’arbres, etc.), les constituants de carbone, pour une autre d’azote apportée par les matériaux verts.»

D’autres produits sont à éviter afin de minimiser la visite non souhaitée de petits animaux et d’insectes. «Il y a la viande et le poisson, les produits laitiers, les os, le gras et l’huile. S’ajoutent les plantes malades, en graines et à rhizomes, ou traitées avec des pesticides. Les feuilles de rhubarbe, de chêne et de noyer sont à éviter» l’agronome complète sa liste avec le contenu du sac de l’aspirateur, la charpie de la sécheuse, des excréments et de la cendre.

Isabelle Gauthier, de Neufchâtel, qui composte depuis 25 ans, note que cela lui a permis de réduire de 75% la quantité de déchets allant vers l’incinérateur. «Je partage les bacs de compostage avec mon voisin.» Les ordures, témoigne Mme Michaud, sont constituées de 47% de matières compostables.

Plastique ou bois

Un bon composte met un minimum de trois mois à se former. (Photo Métro Média – Alain Couillard)

«Le plastique, car c’est ce qui est plus léger, plus facile à trouver et il ne se décompose pas. Le coût varie entre 60$ et 100$. La Ville subventionnait l’achat de composteurs en 2010, mais elle a mis fin à ce programme.» Pour les bacs de bois, plus grand et plus coûteux (plus de 200$), bon nombre d’usagers bricoleurs peuvent s’en construire en utilisant du bois de palette. «J’ai deux bacs de bois de cèdre depuis 2007 et ils commencent à peine à devenir gris», conclut Lili Michaud.

Outre le compostage domestique traditionnel, la conférencière souligne qu’il existe une autre méthode, le compostage en tas recouvert d’une membrane de géotextile, qui n’est pas permise par la Ville de Québec.

Site Web – lilimichaud.com

Une partie des matériaux bruns utilisés dans le compost. (Photo Métro Média – Alain Couillard)
Une vue en coupe de l’intérieur d’un bac de compostage. (Photo Métro Média – Alain Couillard)

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