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L’histoire des petits gâteaux Vachon – Une simple boulangerie devenue légendaire

Dave Corriveau a mis plusieurs semaines pour la rédaction de son premier livre appuyé sur des archives de l’entreprise beauceronne. (Photo Métro Média – Alain Couillard) Photo:

HISTOIRE. Les Jos Louis, les Demi-Lune et les Doigts de Dame ont marqué la jeunesse de Dave Corriveau, né à Sainte-Marie-de-Beauce, le berceau des P’tits gâteaux Vachon. À travers les 182 pages de son premier livre, l’auteur du quartier Les Saules raconte le parcours d’une famille de Saint-Patrice-de-Beaurivage, qui a déménagé dans la Beauce et connu une notoriété hors du commun au Québec.

L’histoire débute à Sainte-Marie, en 1923, alors que l’épouse de Cléophas Leblond, le boulanger du village, pleure son décès. Armoza Ferland ne souhaite pas s’occuper seule de l’entreprise, elle vend la maison et le terrain. Rose-Anna et Joseph-Arcade Vachon les achètent pour 7000$, une somme importante à cette époque, et s’installent en septembre. L’objectif pour Rose-Anna est simple: offrir du travail à ses 11 enfants. Comme l’indique Dave Corriveau, si Joseph-Arcade est le propriétaire, le véritable patron est Rose-Anna. «Ce n’était pas une femme autoritaire, mais de caractère.»

«Rose-Anna Vachon voulait avoir ses enfants autour d’elle et rapatrier ceux qui étaient partis aux États-Unis.»
-Dave Corriveau

Un concours de circonstances, autour de 1927, amène la boulangerie J.A. Vachon à produire de petits gâteaux. Ils risquent le tout pour le tout avec un investissement de 15$ et achètent des moules, des colorants alimentaires et d’autres ingrédients de base. Ce sont Louis et Amédée qui parviennent à convaincre leurs parents d’embaucher un pâtissier.

«Mon grand-père, Roch Corriveau, fut l’un des premiers employés, en 1932, à l’âge de 13 ans, comme aide-pâtissier avec la cocasse indication: de petite taille, mais bon travailleur. Je n’ai pas eu le privilège de le connaître», précise l’auteur dont le livre couvre la période allant de 1923 à 1999. En entrevue, Dave Corriveau ajoute que ses parents, son beau-père, sa marraine, son frère et lui ont travaillé pour cette entreprise reconnue pour être une grosse usine qui embauchait quelque 1200 personnes en 1969.

Développement

Dès 1932, Paul reprend la fabrication et la confection des gâteaux. Conscient qu’il faut créer de nouveaux produits, il souhaite réaliser quelque chose de bon et de simple. Dave Corriveau note que la formule est facile. «Paul confectionne une pâte chocolatée et découpe deux formes rondes au moyen du couvercle métallique d’un pot de poudre à pâte, puis étale une couche de crème pâtissière entre les deux disques de gâteau.»

Vendu sans nom pendant quelques années, il sera officiellement connu sous l’appellation de Jos Louis, en 1939. «À cette époque, Joe Louis est un boxeur qui devient le nouveau champion du monde. L’idée est retenue de donner le nom du boxeur à ce petit gâteau, mais ils se sont vite rendu compte que si on l’appelait J-o-e Louis, ils devraient donner une redevance au boxeur. On a donc changé le E pour un S, en référence à Joseph.» Ce petit gâteau, qui évoque le prénom de deux frères Vachon, deviendra l’emblème de l’entreprise familiale.

Les succès se multipliant, l’entreprise aménage dans des locaux de plus en plus grands au fil de son développement commercial. Elle fournira, entre autres, des gâteaux aux militaires durant la Deuxième Guerre mondiale. Quelques faits inusités, compilés en 1986, montrent que l’usine utilise annuellement 5 896 700 kilos de farine (13 millions de livres) et trois millions d’œufs (181 530 poules pondeuses). Elle produit 2,2 millions de petits gâteaux et 20 500 tartelettes quotidiennement. De la fondation à 1985, les camions de livraison de Vachon ont parcouru 34 fois la distance entre la Terre et la Lune.

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