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Technicien en munition, une affaire de sécurité

Officier d’infanterie, pilote, soldat des blindés, technicien en approvisionnement; certains métiers des Forces armées canadiennes viennent tout de suite à l’esprit quand on pense aux possibilités de carrières qu’offre l’armée. Mais ce ne sont pas les seuls emplois existants, loin de là. On retrouve aussi des militaires qui sont médecins, musiciens, officiers des sciences biologiques, avocats ou cuisiniers. Au cours des prochaines semaines, le groupe Québec Hebdo vous présentera quelques-uns des métiers moins connus des Forces armées canadiennes. Comment ces militaires hors de l’ordinaire ont découvert leur métier, pourquoi l’ont-ils choisi, qu’est-ce qui les a menés là où ils sont? Voilà le point de départ permettant de mieux connaître la vie sur la Base militaire de Valcartier. (NDLR)

Sur les berges du Saint-Laurent, des promeneurs découvrent des restes d’engin militaire. S’agit-il d’une bombe? Est-ce encore dangereux? Quand ces situations surviennent, les techniciens en munitions des Forces armées canadiennes dont fait partie le sergent Sébastien Janvier sont appelés sur les lieux.

Le métier qu’exerce le sergent Janvier reste largement méconnu, tellement que même au sein des forces armées, ses collègues et lui ne représentent même pas 200 personnes sur les 65 000 militaires que compte l’armée. Seules les forces terrestres comptent dans leurs rangs des techniciens en munitions; l’air force et la marine n’en ont pas. De plus, il faut être recommandé par un officier pour pouvoir suivre la formation nécessaire qui, elle, n’est dispensée qu’en anglais.

Pourtant, ces obstacles n’ont pas empêché le militaire résident de Sainte-Foy de passer des blindés aux munitions il y a près de 10 ans. À l’époque, le jeune caporal avait fait presque tous les métiers liés aux chars et il avait l’impression de s’entraîner pour quelque chose qui n’arriverait jamais – c’était avant l’Afghanistan, une époque où les soldats canadiens croyaient la plupart du temps qu’ils n’iraient pas à la guerre.

Les munitions, les explosions et tout l’aspect de la sécurité qui vient avec ont alors conquis Sébastien Janvier. Après sept ans dans les Forces et sans garantie de retrouver son poste dans les blindés en cas d’échec, il est parti pour Borden pour suivre son cours de technicien en munitions… et pour réaliser qu’il devait améliorer son anglais de toute urgence.

Le premier constat du sergent Janvier a de quoi surprendre le néophyte : les munitions, c’est sécuritaire! «Les munitions, quand tu connais ça, tu réalises qu’il y a tellement de sécurités là-dessus que quand il y a un accident, c’est qu’il a été causé par l’utilisateur. Les gens pensent à tors que c’est super dangereux. On pourrait passer sur un bloc de C4 en camion qu’il n’exploserait même pas», résume le militaire.

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Entreposage et distribution

En plus de fournir l’expertise nécessaire en cas de découvertes d’engins militaires, la vingtaine de techniciens en munitions de la base militaire de Valcartier s’occupent principalement d’entreposage, de distribution et de récupération. Ils sont également les premiers appelés en cas d’accident.

«Nous sommes les premiers rentrés dans un véhicule qui a sauté, pour rendre le tout sécuritaire avant que les médicaux et les policiers militaires entrent. C’est aussi nous qui nous occupons de détruire les munitions impliquées dans un accident. Ça peut nous prendre une à deux semaines pour s’assurer qu’il n’y a plus rien d’explosif dans un véhicule», explique Sébastien Janvier.

La précision et la minutie que requiert son métier n’empêchent pas le sergent d’adorer ce qu’il fait, en particulier quand il s’agit de tester le matériel. «Quand on va jouer avec des explosifs dans le champ, c’est mon bonbon! Non seulement on me laisse jouer avec tout ça, mais en plus on me paye pour le faire», rigole le militaire.

Il apprécie également les responsabilités qui lui incombent en tant que spécialiste en munitions. C’est qu’à Valcartier, toutes les unités passent par leur service. «Il faut avoir un sens des responsabilités au-dessus de la moyenne et être capable de mettre son pied à terre. Par exemple, un caporal peut fermer le champ de tir d’un colonel», illustre-t-il. Sans compter qu’il faut également être d’une grande vigilance, savoir faire preuve de sang-froid – le sergent Janvier et ses collègues peuvent être appelés à démanteler un engin explosif à tout moment – et bénéficier d’une bonne mémoire pour retenir les détails concernant toute la gamme de munitions existante.

Une dernière tâche incombe enfin à Sébastien Janvier et ses collègues : faire le ménage. Le Canada a en effet utilisé de nombreux sites pour entraîner ses soldats au tir à travers le temps et ceux-ci n’ont pas toujours été répertoriés.

L’Appel, membre du groupe Québec Hebdo

 

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