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Le houblon: pour une bière à saveur locale

DOSSIER. Alors que les premières récoltes de l’été arrivent, L’Autre Voix est allé à la rencontre de producteurs aux cultures non traditionnelles. Cette semaine, on vous présente une plante appréciée par les amateurs de bière, le houblon.

Le houblon est la plante qui aromatise la bière.

(Photo gracieuseté – Alain D)

Une nouvelle vague de producteurs est arrivée sur la Côte-de-Beaupré au cours des dernières années. Ceux-ci, après avoir fait carrière dans un autre domaine, ont décidé de se recycler en agriculteur et de travailler la terre. C’est notamment le cas de Paul-Arthur Huot qui, depuis sa retraite, s’occupe avec son fils de sa houblonnière Les maîtres houblonniers du Saint-Laurent. Natif de Château-Richer, il a grandi en préservant constamment un contact avec l’agriculture. «Tous nos étés, on les a passés sur la ferme avec nos oncles», se remémore-t-il.

Le fils de Paul-Arthur Huot, Louis-Philippe, s’occupe de la houblonnière avec son père.

(Photo gracieuseté – Alain D)

Après une carrière où il s’est concentré sur la commercialisation et le développement des affaires, il dit être «revenu aux sources» avec son nouveau projet. C’est son fils qui, en 2008, lui a proposé de travailler la terre qu’il s’était procurée dans les années 1990 pour y faire pousser du houblon. «C’est sûr que c’était beaucoup d’investissement, mais à cette époque-là, il en manquait sur le marché, explique-t-il. Il y avait eu un grand incendie en Oregon qui avait brûlé des inventaires importants.» Ils ont fait venir une grande défricheuse pour remettre la terre en état avant de se lancer dans leur nouvelle aventure.

Pour la première année, sur les 22 acres de terre qu’ils avaient défriché, le père et le fils Huot ont planté deux acres de houblon. Il y a trois ans, ils ont doublé leur superficie. «On réussit à écouler tout notre stock chaque année», commente le propriétaire.

Le champ de houblon de la famille Huot.

(Photo gracieuseté)

Cette plante, qui apprécie les saisons prononcées, pousse bien dans un climat comme ici, même si sa culture est encore émergente au Québec. Ça n’a cependant pas toujours été le cas. «C’est l’intendant Jean Talon qui a été le premier à apporter la culture ici, raconte Paul-Arthur Huot. Ça s’est cultivé au Québec jusqu’en 1954, mais après on a arrêté la production industrielle.»

La culture du houblon demeure toutefois très sensible et un peu capricieuse. En plus d’être fragile aux maladies et aux insectes, le houblon doit pousser sur des treillis de 10 pieds de haut. «C’est une culture à valeur ajoutée, étant donné que l’on peut vendre une livre de houblon de 12$ à 20$, rapporte M. Huot. Sauf que tout cet argent-là, ç’a d’abord été investi dans nos installations.»

Coup de pouce des microbrasseries

Le phénomène des microbrasseries n’est pas sans avoir contribué à la réussite des maîtres houblonniers du Saint-Laurent. «Il y a un développement assez important des microbrasseries, pas seulement au Québec, mais partout en Amérique du Nord, constate M. Huot. Ils sont à la recherche de saveurs et de goûts particuliers. Plusieurs aiment essayer des houblons nouveaux quand on leur fournit un produit de qualité qui répond aux standards dont ils ont besoin pour mettre dans leur cuve.» Le travail se fait lentement, un brasseur à la fois. D’ailleurs, la microbrasserie des Beaux Prés a utilisé un de leurs houblons pour sa bière double IPA, la Route 138.

À découvrir la semaine prochaine: l’argousier, un petit fruit aux super propriétés.

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