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La construction d’une piste d’aviation privée sème la discorde

AVIATION. Dave Picard, un résidant de Sainte-Croix-de-Lotbinière, veut déménager à Sainte-Foy, près du rang Sainte-Anne, et y construire une piste d’atterrissage gazonnée de 609 mètres (2000 pieds) de long par 10 mètres de large. Or, le projet provoque une levée de boucliers.

L’actuelle piste de Dave Picard à Sainte-Croix-de-Lotbinière.

(Photo gracieuseté – Dave Picard)

L’emplacement de la piste.

(Photo gracieuseté – Dave Picard)

Les villes de Québec et L’Ancienne-Lorette se sont déjà prononcées contre l’idée de construire une piste d’atterrissage privée, en gazon sur terre, près de la route Jean-Gauvin dans l’arrondissement Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge. Dave Picard affirme cette fois que la demande est faite dans les règles, «j’ai suivi à la lettre toute la procédure et les deux seuls organismes habilités à intervenir dans ce dossier, Transports Canada et Nav Canada, ne s’opposent pas au projet.»

L’association Qualité de Vie Écodurable dénonce le fait que l’affiche n’était pas très visible.

(Photo gracieuseté – Dave Picard)

Marie-Anyk Côté, conseillère principale des relations avec les médias à Transports Canada, précise que conformément à la Section 307 du Règlement de l’aviation canadien, le promoteur doit tenir une consultation publique de 45 jours. Elle a débuté le 31 juillet. «Elle permet aux intervenants et aux membres de la collectivité concernés de s’exprimer sur le projet. De plus, ce Règlement s’applique à toute modification aéronautique importante, comme la construction d’une nouvelle piste ou son prolongement.»

La relationniste rappelle qu’une fois la consultation publique terminée (le 15 septembre), le promoteur devra transmettre son rapport à Transports Canada qui aura 30 jours pour analyser et s’assurer que le processus de consultation a été suivi adéquatement. «Dans l’éventualité où Transports Canada décèlerait un enjeu de sécurité ou estimerait que l’aménagement de la nouvelle piste n’est pas dans l’intérêt du public, le ministre des Transports pourra émettre un arrêté et informer le promoteur.»

L’affiche présentant l’avis public concernant le projet de piste d’aviation privée.

(Photo gracieuseté – Dave Picard)

Contestation

En plus des deux villes, l’association Qualité de Vie Écodurable de la Ville de Québec est farouchement contre. «Pourquoi installer la piste sur une terre agricole», soutient Éric Pinet, membre de l’association. «Nous craignons que l’usage de cette piste à long terme atteigne 25 voire 50 heures par semaine. Il y a déjà le bruit généré par l’aéroport international situé à deux kilomètres environ.» Il invite les opposants au projet à signer la pétition en ligne, d’ici le 15 septembre, à l’adresse : http://bit.ly/2ePKvs8

L’association s’inquiète, entre autres, que le propriétaire commercialise éventuellement sa piste privée. Dave Picard s’en défend toutefois : «Je vole pour le plaisir. J’ai un cousin qui possède un petit avion et c’est certain qu’il va pouvoir atterrir. Je vais informer les propriétaires des écoles de pilotage à l’aéroport qu’ils ne pourront pas atterrir afin d’effectuer des posés-décollés [une manœuvre qui consiste à poser l’appareil, sans s’immobiliser, et décoller ensuite]», insiste M. Picard. Il affirme qu’à moyen terme, il pourrait envisager la construction de garages afin d’y entreposer de petits avions.

Déjà installé dans Lotbinière

Le maire de Sainte-Croix-de-Lotbinière, Jacques Gauthier, précise que trois de ses résidants, dont Dave Picard, avaient une piste privée depuis des années. «Nous n’avons jamais eu de commentaire ni de plainte à ce sujet.»

Le panneau affichant l’avis public.

(Photo gracieuseté – Dave Picard)

L’association Qualité de Vie Écodurable mise sur une intervention du ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, à la suite de la consultation publique. «Il y a eu le dossier de l’aéroport privé de Neuville. Il y a eu plus de 1200 noms contre ce projet et cela n’a rien donné», de rappeler Éric Pinet.

La Cour Suprême du Canada a statué, en 2010, que la gestion des aéroports relevait exclusivement du ministère fédéral des Transports. C’est donc lui qui déterminera, après avoir analysé les commentaires reçus, si le projet pourra être réalisé ou non.

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