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Dossier mode: Pas facile pour les commerçants indépendants

MODE. Si les commerçants rencontrés par TC Media affirment réussir à se maintenir la tête hors de l’eau, la situation n’en est pas plus facile pour autant.

«Je pense qu’autant à Québec que dans la grande région, ça ne va vraiment pas bien. Même nous, on le ressent, même si c’est moins par rapport à d’autres qui ont été obligés de fermer», indique Pierre-Olivier Mercier, président-directeur général de Gestion A1-5, qui gère notamment les boutiques WLKN et NKLS, à Sainte-Foy et Beauport.

«Ça va bien, nous sommes encore en croissance, sans dire que nous vivons des années faciles», souligne pour sa part André Robert, propriétaire de la boutique Mode André Robert, à Neufchâtel.

Pour M. Mercier, ce ralentissement au niveau des ventes de vêtements peut s’expliquer par une certaine morosité économique, un contexte dans lequel s’acheter davantage de vêtements devient pratiquement un luxe. Le nombre et l’importance des compétiteurs à Québec fait également mal à l’industrie. «Quand il y a de gros joueurs comme les H&M et les Forever 21 de ce monde, ça vient couper la tarte aux dépens des indépendants. […] Il y a une restructuration du détail qui est en train de se passer. Ça arrive tous les 10-15 ans, bien que celle-ci soit plus forte que les autres. Il y a un certain ménage qui est en train de se produire, faisant en sorte qu’il y aura moins de joueurs pour la tarte disponible», estime celui dont la compagnie a conclu plusieurs ententes de distribution de leur marque ailleurs au Canada et aux États-Unis pour solidifier ses assises.

Attraction

Pour le co-propriétaire des boutiques Surmesur, Vincent Thériault, les déboires des chaînes de vêtements ayant dû fermer peuvent s’expliquer par la perte de leur pouvoir d’attraction. «Les chaînes prônent maintenant l’expérience client. Les marques qui ont fermé, peut-être n’avaient-ils plus le sexyness [sic] qui faisait que tu n’avais plus un bon moment. Tu allais là acheter ton t-shirt quand il était en solde et si ce n’était pas en spécial, tu avais presque l’impression de te faire avoir», avance l’entrepreneur originaire de Québec.

De là l’importance selon lui de mettre beaucoup d’emphase sur l’expérience client en magasin. «Le commerce au détail va continuer à évoluer et le succès va beaucoup passer par là. Nous, nous avons adopté un service très personnalisé. Plutôt que de seulement proposer des choses aux clients, on peut lui demander ce qu’il veut et lui faire», affirme M. Thériault.

«Le service fait foi de tout. Si tu as la bonne marchandise, au bon prix avec le bon service, tu vas t’en sortir», ajoute M. Robert.

Internet

Pour M. Mercier, une présence sur internet est incontournable pour ses boutiques qui offrent des vêtements urbains davantage destinés aux jeunes. «Il faut une bonne plate-forme web avec une équipe marketing web agressive capable de se démarquer», croit-il. Il ajoute que la vente sur internet est d’autant plus incontournable que les points de vente physiques servent à plusieurs à faire du repérage pour se procurer les articles en ligne par la suite.

M. Thériault a toujours eu l’intention d’offrir un concept hybride de boutiques physiques et de commerce en ligne lorsqu’il a mis sur pied sa compagnie il y a quatre ans. Il a d’ailleurs remarqué une hausse marquée des ventes en ligne dernièrement, poussant son équipe à développer une nouvelle plate-forme web accessible prochainement.

Pour sa part, M. Robert n’a pas l’intention de se lancer dans le commerce sur le web, lui qui profite d’une clientèle de proximité. «Ma clientèle a besoin de toucher, de voir, d’essayer. Surtout aujourd’hui, avec les nouvelles tendances, c’est plus difficile du premier coup d’œil de savoir si va vraiment te faire», soutient celui qui offre des vêtements pour hommes.

Statistiques sur les entreprises de mode de Québec

60,3%

Proportion des entreprises ayant moins de quatre employés

51,8%

Entreprises ayant un chiffre d’affaires annuels de moins de 150 000$

87,9%

Proportion des entreprises ayant leur siège social à Québec

D’après un sondage réalisé auprès de 58 entreprises tiré du Profil et diagnostic du secteur mode de la Capitale Nationale réalisé par Zins Beauchesne et associés

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