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La vigile de la Fête nationale sur les plaines d’Abraham

PRÉVENTION. On ne les voit pas nécessairement, mais rassurez-vous: ils veillent. Sans cape ni uniforme, ils se fondent dans la foule en balayant les lieux d’un regard bienveillant. Un pépin, une insécurité, un signe de déshydratation, un besoin d’être écouté, et voilà qu’ils apparaissent. Depuis sept ans, ils sont la vigile de la Fête nationale sur les plaines d’Abraham.

En 2010, la Ville de Québec invitait RAP Jeunesse des Laurentides, un organisme de Charlesbourg qui œuvre en travail de rue, à se joindre à la fête du 23 juin. «Elle souhaitait envisager différentes stratégies pour assurer le bon fonctionnement de la Fête nationale, se souvient le coordonnateur, Steve Richard. Au-delà de l’enjeu de sécurité, pouvait-on offrir autre chose?»

Depuis, une trentaine d’intervenants issus majoritairement du milieu communautaire se mobilisent chaque année autour de RAP Jeunesse pour assurer une présence «différente» sur les Plaines. Leur objectif: contribuer à améliorer le climat tout en permettant aux gens de continuer à festoyer. «On se promène dans les lieux plus stratégiques sur le site. On va à la rencontre des gens qui pourraient avoir besoin de nous. On veille à leur intégrité», énumère Steve Richard.

Un exemple? «Je pense que ça te ferait du bien un peu d’eau…», illustre Tommy Gamache, doyen des travailleurs de rue chez RAP Jeunesse. Des bouteilles d’eau, ils en distribuent plus de 1000 à cette occasion; c’est un moyen non intrusif d’établir un contact tout en s’assurant que la personne enivrée s’hydrate suffisamment.

Leur expertise leur permet également de prévenir les situations conflictuelles – sans se mettre en danger, précise Tommy Gamache. Les cas plus chauds, ils les laissent aux services de sécurité en place; chacun son rôle. Avec les années, les intervenants ont prouvé qu’ils étaient utiles en observant, en jasant, en écoutant, en accueillant des gens dans l’aire de repos aménagée à cet effet, en orientant vers les ressources nécessaires, en raccompagnant ceux qui en ont besoin.

«J’espère bien qu’on a un impact – on court jusqu’à 5h du matin!» s’exclame Steve Richard dans un éclat de rire. Cet impact, il le mesure à la reconnaissance des gens rencontrés sur le site et à la confiance renouvelée que leur accorde la Ville, qui leur tend aussi l’oreille pour bonifier les coulisses de l’événement.

Virage sécurité

Mise en place un an avant le resserrement des mesures de sécurité pour la Fête nationale, l’équipe coordonnée par RAP Jeunesse «a tout connu comme situations». Elle en aura vu des vertes et des pas mûres, mais pas de «gros drames». «Les gens savent fêter en général. Mais c’est sûr que la Fête nationale, c’est beaucoup d’événements enivrants en même temps: c’est le début de l’été, la fin des classes…», reconnaît Steve Richard.

Anticipent-ils l’assouplissement des règles de sécurité annoncé pour l’édition 2016? «Aucune idée de ce que ça va donner, mais qu’il y ait 100 000 ou 5000 personnes, on est des intervenants qui s’adaptent», répond le coordonnateur. Pour eux, «tant mieux s’il y a du monde et qu’ils s’amusent!»; eux seront là pour veiller.

Québec Hebdo

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