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Critique Xbox Series X – As Dusk Falls – Le drame interactif Xbox de l’été à ne pas manquer ?

jeux.ca

18 juillet 2022 à 23h03 - Mis à jour 22 février 2023 à 3h43 6 minutes de lecture

Annoncé lors du Xbox Bethesda Games Showcase du 12 juin 2022, As Dusk Falls se prépare pour son lancement imminent sur PC et Xbox Series X|S (ainsi que Xbox One). Nous avons eu l’occasion d’y jouer en avant première grâce à un code fourni par Xbox Canada. Voici notre verdict.

As Dusk Falls un film interactif avec des choix multiples au style visuel particulier.

C’est à une ancienne de Quantic Dream, le studio parisien derrière Detroit Become Human et le très polarisant Heavy Rain, Caroline Marchal que l’on doit As Dusk Falls. Développé par le studio indépendant londonien Interior Night, As Dusk Falls est définitivement de l’école de David Cage (ou plutôt David de Grutolla) avec une emphase sur la narration et l’histoire au détriment du gameplay et les embranchements qui encouragent la rejouabilité.

Mais ce qui choque avant tout, c’est le parti pris graphique. En effet, s’il y a quelques éléments en 3D comme les décors et tous les éléments « non vivants » comme les véhicules qui bénéficient d’animations traditionnelles, tout ce qui concerne les personnages est du domaine du roman photo. Ça ne fera pas l’unanimité, c’est sûr et certain. Personnellement, je trouve que c’est très réussi même si les expressions des personnages par moment sont trop exagérées et peu crédibles vu la teneur des propos. Puis, ça me rappelle les heures crépusculaires du visual novel japonais au début des années 2010 avec notamment Again de Cing sur Nintendo DS. Une histoire sérieuse avec des acteurs numérisés et pastellisé en quelques sortes et le tour est joué.

Une fois le côté technique passé on pense au jeu vidéo et c’est vrai que c’est limité voire inadmissible. Tout comme pour le jeu narratif 12 Minutes dans sa version console, on a un satané pointeur à l’écran ! Comment peut-on en être encore là en 2022 ? C’est du même niveau que les manettes de Microsoft qui fonctionne encore avec des piles ! Un non-sens au mieux, un doigt envers les joueurs au pire. D’autant plus que le pointeur, tout comme dans le jeu d’Annapurna Interactive, est lent et handicapant. Pourquoi ? Simplement parce que le jeu nous demande de faire des choix avec un temps limité. Quelle horreur…

Il faut donc savoir à quoi s’attendre. Si on va vers ce jeu en espérant des contrôles travaillés, ce ne sera pas le cas. Ici, comme dans les jeux de Quantic Dream, l’histoire prime avant tout. Pour le meilleur mais aussi pour le pire.

Le crépuscule tombe très vite sur As Dusk Falls…

L’histoire, le scénario, puisque c’est le nerf de la guerre ici, s’étale sur plusieurs années. Elle débute par un accident de la route pour une famille en plein déménagement à travers les États-Unis. Après s’être faits percuter par des jeunes cons dans un pick-up, Vince et sa famille, sa femme, sa fille, et son père, se réfugient dans un motel en attendant que leur voiture soit réparée.

Entre temps, les jeunes qui ont endommagé leur voiture ont commis un cambriolage chez nul autre que le sheriff du coin. Alors qu’ils manquent de se faire prendre, ils vont eux aussi dans le motel et trouve là de parfaits otages.

Tout ce que je vous raconte là est bien évidemment jouable dans As Dusk Falls mais c’est aussi le premier chapitre sur six… et ça tient en deux paragraphes. C’est un peu chiche pour un jeu qui se targue de mettre en avant son emphase sur l’histoire.

As Dusk Falls est donc assez court. Mais le jeu d’Interior Night compte sur deux atouts pour sortir son épingle du jeu :

La rejouabilité
Son aspect multijoueur

Une rejouabilité encouragée.

Comme pour les jeux de Quantic Dream dont il s’inspire fortement, As Dusk Falls veut que vous y rejouiez pour découvrir toutes les possibilités offertes par l’histoire et découvrir les différentes ramification de vos décisions. Le destin des personnages est fortement affecté comme vous pouvez l’imaginer.

À la fin de chaque chapitre, vos choix vous sont présentés via une frise chronologique qui représente les différents événements de l’intrigue tandis que vous pouvez voir les nombreux autres chemins qu’il vous reste à explorer. Astucieux pour encourager les joueurs à s’y replonger sans attendre.

Une expérience pensée pour le jeu à plusieurs.

Au delà de l’aspect graphique avec des dessins faits main, ce qui m’a personnellement surpris, c’est que le jeu me propose de jouer seul ou à plusieurs. Comme pour moi, le jeu vidéo est un plaisir solitaire, je vous laisse deviner ce que j’ai choisi. D’ailleurs, pour un jeu foncièrement solo comme celui-ci, pourquoi proposer du multijoeur ? Si de prime abord, ça n’a pas vraiment de sens, en creusant un peu, on se rend compte que la logique est là.

D’une part, on peut profiter du jeu via une application compagnon disponible sur smartphones et donc faire d’As Dusk Falls une expérience collective. L’application mobile permet surtout d’avoir une manette supplémentaire, l’appareil portable faisant office de contrôleur.

D’autre part, et c’est avec le mode « diffuseur » qu’on le comprend, les développeurs ont pensé au public des streamers et autres diffuseurs en direct sur Twitch, YouTube Gaming et autres. Cette pratique ayant gagné en popularité, quoi de mieux que d’inviter son public à participer, à donner son avis et à faire un choix qui aura des conséquences directes sur la vie des personnages du jeu ? C’est à nouveau très astucieux d’y avoir pensé.

Toujours reste-t-il que le jeu est très court et qu’une fois terminé avec plusieurs fins, il est difficile d’y retourner. La vraie bonne idée est d’avoir inclus As Dusk Falls au catalogue Xbox Game Pass dès sa sortie. De ce point de vue il est difficile de passer à côté. Quant à dépenser de l’argent pour y jouer et rien qu’à ce jeu… c’est une autre histoire.