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Parents à boutte: pas de camp de jour ni d’horaire 

Camp de jour
Le camp d’été de l’organisme Maisons des Lucioles permet à des parents de souffler pendant la période estivale.  Photo: Anna Samoylova/Unsplash
Annie Lafrance - Collaboration spéciale 

Cet été, les enfants de Nadia n’iront pas au camp. Ils joueront à la maison, partiront en camping en famille et feront du vélo.

Comme plusieurs parents, Nadia a pourtant tenté d’inscrire ses deux enfants de 6 et 8 ans au camp de jour de sa ville, mais les places étaient limitées et elle s’est retrouvée sur une liste d’attente.

Elle a donc décidé de réorganiser son horaire de travail (et celui de son conjoint), de mettre les grands-parents à contribution et d’embaucher une gardienne étudiante quelques heures par semaine.

Nadia n’est pas la seule. Plusieurs camps de jour affichent actuellement un nombre de places limité, faute de main-d’œuvre, et doivent refuser des inscriptions. Les camps de jour et de vacances n’échappent pas à la pénurie de main-d’œuvre: ils peinent à recruter du personnel, confirme l’Association des camps du Québec (ACQ), qui représente 289 camps partout en province.

+++ Ça va bien aller? Elle est bonne! La série «Parents à boutte» vise à déculpabiliser les familles à bout de souffle dans le contexte pandémique. Au programme: conseils, mises au point, et boîtes à outils sur une tonne de thématiques. À suivre dans la section Inspiration+++

L’été, c’est fait pour jouer

Pour d’autres parents, la décision de ne pas inscrire les enfants au camp était déjà arrêtée, manque de places ou non. C’est le cas de Sonia Tremblay qui, depuis quatre ans, garde ses enfants à la maison dès la fin des classes.

«Les enfants ont besoin d’être en vacances, sans horaire ni contrainte. Chez nous, ils sont libres de leurs activités», dit la mère de famille qui admet avoir «le luxe d’être disponible tout l’été», étant elle-même enseignante.

Mais pas question de passer l’été devant la télé ou à s’ennuyer! Les sorties au parc sont fréquentes, tout comme celles en vélo de montagne, qui est une véritable passion pour toute la famille.

Faire une coupure de la routine après la fin des classes, ou prendre une pause de la garderie, ne serait-ce que quelques jours, est d’ailleurs recommandé par plusieurs psychologues et psychoéducateurs.

Des camps à mi-temps

Il y a sinon l’option du camp à mi-temps. Souhaitant offrir à leur enfant une nouvelle expérience et l’occasion de développer leurs talents, plusieurs parents choisissent de les inscrire à une semaine de camp spécialisé ou à quelques semaines de camp de jour, question de réduire les coûts et de garder l’enfant à la maison le reste du temps.

Les camps spécialisés d’équitation, de danse, de basket, linguistiques, scientifiques, etc., se déroulent généralement pendant une ou deux semaines. Il faut cependant savoir qu’ils sont plus coûteux que les camps de jour municipaux.

Pour les camps de vacances certifiés, il faut compter 500 $ en moyenne pour un séjour d’une semaine (avec nuitées). Certains camps spécialisés facturent parfois plus de 1000 $ par semaine.

Le directeur général de l’ACQ, Éric Beauchemin, rappelle qu’il existe des crédits d’impôt et des programmes d’aide financière en fonction du salaire des parents. D’autres camps offrent des rabais pour les deuxième et troisième enfants.

N’empêche, l’inscription «à la semaine» est populaire chez les parents qui ont la garde partagée ou les familles qui passent une partie de l’été au chalet, hors de la ville.

L’entraide de la communauté

Caroline et Jessie, deux mamans qui habitent le même quartier, s’échangent plutôt des journées de gardiennage.

«On a commencé ça durant la pandémie et on a décidé de continuer pour l’été à venir, dit Caroline. Mes filles iront chez Jessie les mardis, quand je devrai me rendre au bureau, et ses enfants se feront garder chez moi quand elle en aura besoin.»

Les groupes de parents qui offrent du cogardiennage se multiplient d’ailleurs sur Facebook. «Quand j’ai besoin d’une gardienne ou d’un répit, je l’écris et j’ai toujours un autre parent du quartier qui m’offre de l’aide», écrit un père de famille.

La boîte à outils 

  • Les grands-parents sont nombreux à venir à la rescousse. Une semaine en camping dans le VR de papi et mamie, voilà une chouette idée pour les vacances d’été!
  • Votre enfant est-il autonome? La Croix-Rouge propose la formation «Prêts à rester seuls» pour les jeunes de 9 à 13 ans.
  • Êtes-vous un parent «pieuvre»? Celui-ci multiplie les stratégies pour adapter son travail et concilier la vie de famille. Par exemple, il travaille l’après-midi, durant la sieste du plus jeune, et répond à ses courriels au parc, en surveillant les enfants du coin de l’œil.
  • Faites la tournée des parcs publics de votre ville! Les enfants adorent essayer de nouveaux modules de jeux. Selon l’âge de vos enfants, allez-y en vélo ou en auto, apportez un pique-nique et les maillots.
  • Trop cher, le camp? L’ACQ propose le programme Destination C.A.M.P. qui offre à des jeunes venant de familles moins bien nanties de vivre l’expérience des camps de vacances sans frais.

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