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Début du procès lié aux perquisitions de l’opération Moisson

TRIBUNAL. Un important procès en lien avec le trafic et la production de cannabis en serres résidentielles s’est ouvert, lundi, au palais de justice de Québec. Les accusations portées à la suite d’une rafle menée dans le cadre de l’opération Moisson de la Sûreté du Québec (SQ), en 2014, concernent Dany Belley, principal administrateur des magasins spécialisés en culture hydroponique Hydrobec à Québec et Hydro Rive-Sud à Lévis, ainsi que trois coaccusés qui étaient à l’époque ses employés.

Prévue pour s’échelonner sur 10 jours, cette cause entendue par le juge Jean Asselin s’appuie sur une preuve étoffée. En plus des nombreux témoins appelés à intervenir, dont des enquêteurs, des agents infiltrateurs et des civils chez qui des perquisitions ont permis la découverte d’installations pour la production hydroponique de cannabis, la Couronne présentera des images des installations délictuelles et pourrait même avoir recours à une requête spéciale (voir-dire) en fonction du déroulement du procès.

D’entrée de jeu, la procureure de la Poursuite, Me Sarah-Julie Chicoine, a voulu démontrer que les coaccusés oeuvrant dans les commerces spécialisés participaient au trafic en aidant les clients dans leurs projets de culture de cannabis. Selon elle, cela se faisait par le biais de la transmission de conseils experts et de la vente d’engrais et de produits spécialisés en la matière.

Me Chicoine a voulu appuyer ses dires en faisant témoigner Louis-Philippe Gingras, un jeune homme qui a plaidé coupable dans un dossier de production de cannabis. Lors d’une perquisition menée en avril 2014, les policiers ont trouvé 1700 plants au sous-sol de sa résidence. Voulant faire un coup d’argent, il a investi 85 000$ pour transformer l’endroit en serre hydroponique. Si les équipements ont été acquis à l’extérieur de la région de Québec, il a admis s’être rendu à quelques reprises par la suite chez Hydrobec pour obtenir des conseils et acheter des engrais.

Photos à l’appui, la Couronne a démontré l’ampleur des installations comportant entre autres éclairage, ventilation, irrigation, ainsi que parois réfléchissantes et hydrofuges. Le sous-sol était divisé en cinq salles, deux pour le bouturage, une pour la croissance et deux pour la floraison. La méthode de séchage aurait aussi fait l’objet de conseils.

De son côté, la Défense représentée par quatre avocats, dont Me Sébastien St-Laurent, dont le client est Dany Belley, tentera de discréditer la preuve. Leur objectif consistera à faire valoir que la vente de matériel hydroponique est permise pour cultiver des fleurs et des légumes. La responsabilité de ce que les acquéreurs en font lorsqu’ils s’adonnent à la culture de cannabis devra être démontrée hors de tout doute raisonnable.

Rappel des faits

La phase finale du projet Moisson de la SQ, visant la production et le trafic de cannabis, avait conduit à l’arrestation de neuf personnes. Elle avait également mené à des perquisitions, en mai 2014, dans les commerces Hydrobec et Hydro Rive-Sud opérés par Belley. En cours d’enquête, les policiers avaient conclu que ces deux entreprises constituaient le lien commun, en tant que conseillers et fournisseurs, entre la quarantaine de serres intérieures de cannabis qui avaient été démantelées dans le cadre de leur intervention.

L’ensemble des opérations réalisées dans le cadre du projet Moisson avait permis l’arrestation de plus d’une cinquantaine de personnes dans les régions de Québec, de Chaudière-Appalaches et de Saguenay-Lac Saint-Jean. Près de 80 policiers de la Sûreté du Québec, du Service de police des villes de Québec et de Lévis ont été mobilisés. Le Bureau de lutte aux produits de la criminalité, ainsi qu’Hydro-Québec et Revenu Québec avaient aussi été mis à contribution.

Saisies totales du projet Moisson

– 12 700 plants de cannabis

– 180 000 g de cocottes

– 470 kg de cannabis

– 37 000$

– 2M$ en blocage de biens

Québec Hebdo

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