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Délai avant la détermination de la peine pour Langlois-Laroche

TRIBUNAL. Trouvé coupable de tentative de meurtre sur son ex-conjointe, le dossier de Vincent Langlois-Laroche prend une nouvelle tournure qui risque de prolonger les procédures. En désaccord avec les intentions de son client, l’avocat de la Défense vient de déposer une requête pour cesser d’occuper dans la cause de cet aspirant policier qui a échafaudé un scénario rocambolesque pour éliminer celle qui a partagé sa vie.

Les avocats auront encore besoin de beaucoup d’années pour s’adapter au nouveau Code de procédure civile. (Photo TC Media – Archives)

Me François-Xavier T. Doyon a expliqué à la juge Chantale Pelletier qu’après une récente rencontre avec le jeune homme dans la vingtaine, ils ont constaté ne pas partager la même vision quant à l’évolution du dossier. La mésentente sur la suite des choses résiderait dans la stratégie à adopter au stade des représentations sur la peine.

«Le lien de confiance est affecté et mon client désire changer d’avocat. Les motifs sont sérieux afin d’assurer une défense pleine et entière à M. Langlois-Laroche», a plaidé Me Doyon. Interrogé par la juge, l’accusé a confirmé que sa cause n’allait pas dans le sens désiré et qu’en raison du bris de confiance, il voulait un nouvel avocat.

Langlois-Laroche a reconnu que des discussions avaient été entreprises lors du précédent passage devant la Cour en septembre. «Toutefois, assure-t-il, la divergence sur la façon de mener mon dossier s’est confirmée en début de semaine. Soyez assurée, Mme la juge, que ce n’est pas par plaisir si ça retarde les procédures. Je suis conscient des souffrances que cela implique pour la famille de la victime, tout autant que pour la mienne.»

La juge Pelletier a apprécié entendre de la bouche du prévenu que son but ne consistait pas à gagner du temps. «Vous savez qu’il va falloir avancer et aboutir à un moment donné. En plus, vous demeurez détenu durant les procédures», a précisé la magistrate en acceptant la requête en révocation de l’avocat de la Défense.

Du côté de la Couronne, Me Josée Lemieux a déploré que les délais tendent à s’étirer dans ce dossier. «Une première fois, on a eu droit à une longue bataille d’experts. Là, on a une révocation tardive d’avocat. Chaque fois, la victime et sa famille sont présentes et l’anxiété augmente», a fait valoir la procureure en suggérant que le dossier revienne avant les Fêtes pour la désignation d’un nouvel avocat et fixe une nouvelle date rapprochée en vue de revenir à l’étape des représentations sur la peine au début 2017.

En plus de donner raison aux doléances de la Couronne, la juge Pelletier a obtenu de l’accusé la renonciation à invoquer les délais entre septembre et décembre, période durant laquelle les discussions ont piétiné entre lui et son avocat. «Il y a des juges qui estiment que l’arrêt Jordan (sur les délais indus) s’applique même après avoir franchi l’étape du verdict. Je ne suis pas de cette école-là», a-t-elle précisé, en convoquant l’accusé le 21 décembre pour évaluer ses démarches en vue de trouver un nouvel avocat.

Rappel des faits

Langlois-Laroche est cet ex-étudiant en technique policière qui avait planifié de tuer son ancienne copine infirmière au CHUL. Il a été reconnu coupable le 22 juin dernier, des accusations portées contre lui pour tentative de meurtre, menaces de mort et harcèlement. Durant le procès, il a été démontré que l’accusé prenait mal le désintérêt de la jeune femme qu’il a fréquenté deux ans, même s’il était l’initiateur de la rupture.

Après lui avoir révélé qu’il rêvait de la tuer, le jeune homme de 26 ans a pris grand soin de concrétiser son intention. Son plan méthodique rédigé sur papier prévoyait les menus détails, comme l’achat d’accessoires, dont une corde, des poids et un couteau, ainsi que prévoir creuser un trou et un endroit où jeter les preuves. Le déroulement était orchestré avec minutie. «Attendre qu’elle sorte du véhicule. Approche tactique et assommer. La mettre dans le coffre de son auto. Laisser le moins de traces possible.»

Langlois-Laroche avait été jusqu’à installer un émetteur GPS sous la voiture de son ex-copine, pour suivre ses déplacements sur un ordinateur. Il est passé à l’action dans la nuit du 8 au 9 juin 2014, alors que la jeune infirmière finissait son quart de travail au CHUL. Après l’avoir roué de coups, l’assaillant a été dérangé par un passant et a laissé sa victime ensanglantée à côté de sa voiture. Un bon samaritain avait aidé la jeune femme à se rendre à l’urgence. Ayant reconnu la voix de son ex-conjoint durant l’agression, celle-ci l’a dénoncé et il avait été mis en état d’arrestation le lendemain.

Québec Hebdo

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