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Wali pourra récupérer ses armes et retourner combattre au Kurdistan

TRIBUNAL. Le combattant Wali est ressorti de la Cour soulagé de pouvoir retrouver ses armes de type militaire. L’ancien tireur d’élite de l’Armée canadienne a eu gain de cause et fait casser en sa faveur une ordonnance de saisie de ses armes à feu à autorisation restreinte déposée par la Sûreté du Québec à la suite d’une intervention lors d’une chicane de couple.

Confronté au fait que la Couronne n’a pas estimé utile de faire témoigner l’ex-conjointe du militaire, puisque celle-ci ne tenait pas à porter plainte contre lui, le juge René De la Sablonnière a rendu une décision favorable sur le banc. Ce dernier avait demandé lors de l’audience précédente que l’homme présente ses récents rapports médicaux et que la femme soit convoquée pour corroborer les événements survenus lors de la dispute en juin à leur résidence dans la MRC de la Jacques-Cartier.

«Une analyse sérieuse se doit d’être menée pour chaque cas de saisie préventive d’armes à feu, à partir des éléments de preuve présentés. Devant un témoignage assermenté et crédible, ainsi que le dépôt d’examens médicaux conformes de la part de Monsieur, tandis que la Couronne s’abstient, je n’ai d’autre choix. Il n’y a pas lieu d’émettre une ordonnance de saisie et vos armes vous seront remises», a indiqué le Juge De la Sablonnière à l’endroit de Wali qui semblait surpris de ne pas devoir argumenter davantage.

Les événements déplorables se sont produits le 10 juin. Ce sont les parents de l’ex-conjointe qui ont alerté les policiers, après que leur fille eut mentionné que Wali manipulait ses armes devant elle sans toutefois la viser. Lors de l’intervention de SQ, la dame a indiqué qu’elle avait des raisons de s’interroger sur l’état de santé psychologique de l’homme avec qui elle a partagé les quatre dernières années de sa vie.

C’est cette remarque qui aurait mené à l’arrestation du tireur d’élite et à la confiscation d’un fusil d’assaut, d’une carabine semi-automatique et d’un pistolet. Se défendant seul en Cour, le militaire de carrière a plaidé que son ex-conjointe a agi par jalousie, parce qu’elle n’acceptait pas leur rupture. Le combattant Wali (pseudonyme afghan signifiant «protecteur») tenait à défendre sa cause parce qu’il veut ravoir ses armes pour se protéger leur de projets de tournage en zone de guerre et possiblement pour retourner combattre l’État islamique auprès des autorités militaires du Kurdistan.

Combat pour la justice

En entrevue avec les médias à sa sortie victorieuse du Tribunal, celui qui préfère se faire appeler Wali pour des raisons de sécurité personnelle se disait à la fois satisfait et heureux. Il affirme être fier d’avoir mené ce combat pour la justice et pour avoir donné l’exemple aux autres individus qui se font retirer leurs armes injustement et qui sont contraints de baisser les bras devant un système judiciaire lourd et onéreux.

Le militaire n’a toujours pas digéré l’intervention policière dont il a fait les frais devant tout son voisinage ameuté. «Les policiers sont débarqués, m’ont menotté, ont fouillé ma maison et confisquer mes armes sans raison», dénonce-t-il, en précisant ne pas avoir d’antécédents judiciaires, ni aucun diagnostic de choc post-traumatique, en plus de détenir les permis requis pour ses armes en plus de les entreposer dans le respect de la loi.

D’accord avec le retrait préventif des armes dans un domicile où se produit une querelle, il trouve que le processus pour les récupérer s’avère trop long et biaisé une fois que la situation s’est apaisée. Le juge De la Sablonnière lui a pratiquement donné raison lorsqu’il a mentionné que la possession d’armes était un privilège, mais que la loi donnait droit à un agent de la paix d’en faire la saisie pour tout motif qui ne serait pas souhaitable. «Voilà un argumentaire plutôt large et qui laisse place à l’arbitraire, puis sur lequel on demande à un juge de se prononcer», a-t-il observé avant de rendre sa décision.

Voir la vidéo de ses commentaires sur le jugement en sa faveur.

Québec Hebdo

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