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Un ex-pasteur plaide coupable à des accusations de contacts sexuels

TRIBUNAL. Agissant comme une référence auprès de jeunes ayant des problèmes familiaux, l’ex-pasteur pentecôtiste Dale Peck a abusé du lien de confiance qui existait en commettant des gestes à caractère sexuel sur trois jeunes filles âgées de moins de 16 ans. Il a plaidé coupable à trois accusations d’agression sexuelle, tandis que les chefs de séquestration ont été retirés faute de preuve.

Dale Peck s’est présenté au palais de justice de Québec, en compagnie de son avocate Me Élise Gravel. (Photo TC Media – François Cattapan)

Les gestes reprochés à l’homme de 57 ans se sont essentiellement déroulés vers la fin d’une longue période culminant à l’été et l’automne 2006. Ils se sont tous produits soit dans les locaux du Centre plein évangile de la Rive-Sud, à Lévis, soit dans la voiture ou au domicile de l’accusé.

Le récit de la procureure de la Couronne, Me Sonia Lapointe, évoque des massages non sollicités aux cuisses et aux pieds, ainsi que des touchés aux fesses dans sa piscine et aux seins sous les vêtements. Il est aussi arrivé que Peck prenne une jeune plaignante dans ses bras, après une baignade chez lui, pour la coucher sur un lit et l’embrasser. Dans une autre circonstance, il a attiré vers lui une jeune visiteuse de passage dans son bureau et lui a flatté les cuisses vers les parties génitales.

Me Lapointe précise que « les trois jeunes filles considéraient Peck comme plus qu’un pasteur. Vivant parfois des situations familiales difficiles, il leur arrivait de se réfugier chez lui, de profiter de son écoute et de ses conseils, voire d’y rester à coucher ». C’est le cumul des gestes déplacés n’ayant plus rien d’accidentel de la part de leur pasteur, devenu au fil du temps un ami et un confident, qui les aura convaincues de porter plainte.

Éclipse en Chine

Lors de leurs dépositions respectives, faites à tour de rôle aux enquêteurs de la police, le 31 janvier 2007, les trois plaignantes alors âgées de 11, 13 et 15 ans ont toutes dénoncé des contacts sexuels à divers degrés. Il n’y a toutefois jamais eu de relations sexuelles dans la preuve rapportée.

Si le dossier a traîné en longueur depuis 9 ans, c’est que Peck s’est éclipsé tout ce temps en Chine. De retour au pays en 2015 pour assister à des retrouvailles dans une université de Colombie-Britannique, il a été intercepté aux douanes à Vancouver. Un mandat d’arrestation pancanadien pesait alors contre lui. Après un mois d’incarcération, il a été remis en liberté en attendant le résultat de l’enquête puis le début des procédures, moyennant en engagement personnel de 50 000$ et le retrait de son passeport.

Examen sexologique

Avant de fixer la date pour les représentations sur la peine, la Couronne a suggéré la confection d’un rapport présentenciel. L’homme est sans antécédents judiciaires, mais il a tiré avantage d’une situation d’autorité au sein de sa communauté religieuse. La demande pourrait toutefois être évitée en fonction d’une proposition de la Défense.

« Mon client a déjà entrepris une thérapie auprès d’un psychologue-sexologue. L’expert doit produire un rapport d’ici la fin octobre et j’ai l’intention de le soumettre à la Cour, afin d’éviter un délai additionnel », a mentionné Me Élise Gravel. Le juge Alain Morand a accueilli cette option et fixé la suite des procédures au 11 novembre pour permettre à la Couronne d’apprécier le rapport sexologique fourni par la Défense. Si le tout convient, les parties tenteront de fixer une date pour les représentations sur la sentence au début 2017.

Québec Hebdo

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