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Coupable d’avoir commandité une invasion de domicile

TRIBUNAL. Victime d’une violente invasion de domicile dans leur demeure de Saint-Augustin, en mai 2015, un couple commence à peine à sentir le soulagement de voir les principaux auteurs répondre de leurs actes devant la justice. Après l’assaillant, plus tôt l’été dernier, lundi c’était au tour du commanditaire de l’attaque d’être trouvé coupable pour complot et extorsion.

Vital Bélanger et Stéphanie Vautour ont vécu l’enfer à la suite d’une invasion de leur domicile à Saint-Augustin. (Photo TC Media – François Cattapan)

Au terme de la longue lecture de près d’une heure de son verdict, la juge Réna Émond a indiqué à Jean-Marc Tremblay qu’elle n’avait pas cru son témoignage. En l’absence de tout doute raisonnable, elle l’a déclaré coupable de tous les chefs d’accusation (8 pour complot et 1 pour extorsion) portés contre lui.

« La trame factuelle a convaincu le Tribunal de l’évidence de la preuve quant à l’intention de fomenter un complot pour obtenir de l’argent par la force. Même si l’accusé n’était pas présent, il a participé au crime en encourageant une autre personne (ici Bobby Ouellette coaccusé dans cette affaire) à commettre les actes » a justifié la juge Émond, précisant que les témoignages crédibles et concordants du couple de victimes ainsi que de l’ex-conjointe de Tremblay qui a été exposée à l’échafaudage de son plan.

La cause reviendra au palais de justice de Québec le 25 novembre, à l’étape des représentations sur la peine. D’ici là, l’accusé entrepreneur dans la construction âgé de la cinquantaine demeurera en détention préventive.

Travaux interrompus

La mésaventure du couple de victimes, Vital Bélanger et Stéphanie Vautour, origine d’une banale somme d’argent due pour des travaux qui ont été arrêtés. Fréquentant le même bar sur la rue de l’Hêtrière, MM. Bélanger et Tremblay se sont liés d’amitié et le premier a confié ses travaux de rénovation résidentielle au second. Le projet a pris de l’ampleur et a évolué en construction d’une nouvelle maison. Toutefois, la visite des inspecteurs municipaux a révélé que Tremblay ne possédait pas les licences requises pour exécuter les travaux. Résultat : amende de 7000$ pour l’entrepreneur et chantier interrompu pour le client.

Mécontent de ne pas être payé pour les travaux exécutés, Tremblay insiste pour obtenir des versements en plus de réclamer le remboursement de l’amende. Vital Bélanger refuse en disant qu’il le croyait en règle et que les paiements seront complétés lorsque les travaux reprendront. Impatient, l’entrepreneur s’arrange avec un fier-à-bras, Bobby Ouellette, pour obtenir son dû. Ce dernier débarque une première fois chez le couple pour les menacer de divers sévices s’ils ne payent pas.

C’est finalement le 17 mai 2015 vers 6h du matin qu’il défonce la porte et saccage la maison des victimes avec deux complices. L’homme reçoit une multitude de coups de bâton de baseball, tandis que la femme est pourchassée dans la maison et menacée d’être violée par le trio d’assaillants. Selon le témoignage de l’ex-conjointe de Tremblay, en lisant le récit du fait divers dans les journaux le lendemain, celui-ci aurait eu comme réaction de dire : « calice, je ne pensais pas qu’il allait lui casser la gueule autant! ».

Soulagement et séquelles

Présents à toutes les étapes du procès des deux individus qui ont comploté contre eux et mis leur vie en danger, Vital Bélanger et Stéphanie Vautour, ont déclaré aux médias qu’ils étaient soulagés de voir maintenant condamné Tremblay à la suite de Ouellette un peu plus tôt cette année. Toutefois, il y a encore deux des assaillants de la triste nuit qui les hante encore qui courent toujours et n’ont jamais été épinglés.

« On n’en revient pas que quelqu’un puisse faire autant de mal et de violence pour récupérer 4000$. En plus, nous étions en bon terme et du jour au lendemain, il envoie des inconnus pour nous menacer et tout briser dans la maison. On n’en revient pas et on reste ébranlé comme si c’était arrivé hier », explique le couple Bélanger-Vautour.

Pour ce qui est des séquelles permanentes, Mme Vautour précise être toujours traumatisée, en plus d’avoir du mal à dormir et de se réveiller en sursaut dès qu’elle entend un bruit la nuit. De son côté, M. Bélanger reste avec des blessures physiques importantes, après s’être fait briser plusieurs os du visage, d’une main et d’une jambe à coups de bâton de baseball. Croyant mourir, il ne pourra plus marcher normalement en raison d’une rotule égrainée. Comble de malheur, le chantier est toujours interrompu en raison d’un différend entourant l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) et le couple vit à l’hôtel sur ses ressources financières.

Québec Hebdo

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