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Fuite et coups de feu à Lévis : Andrée Morin connaîtra sa peine jeudi

TRIBUNAL. Impliquée dans une rocambolesque arrestation, au terme d’une poursuite en voiture dans les rues du centre-ville de Lévis qui s’était soldée par des coups de feu des policiers à son endroit, en mars dernier, Andrée Morin a entendu les parties faire leur suggestion respective de peine. Elle reviendra cette semaine pour entendre la décision du juge Jean Asselin.

Palais de justice de Québec. (Photo TC Media – Archives)

Morin est ce petit bout de femme de 37 ans bien connue des policiers pour ses problèmes de consommation et ses relations troubles avec son voisinage. Elle a souvent eu maille à partir avec les forces de l’ordre, dont elle faisait rarement l’éloge dans les médias sociaux. La situation a dégénéré le 14 mars 2016, alors qu’elle a pris le volant en état d’intoxication par la drogue. Sa conduite erratique a tôt fait d’attirer l’attention des patrouilleurs de la Ville de Lévis, qui la prenne en chasse. Après plusieurs tentatives de s’esquiver, elle est arrêtée après quatre coups de feu dont un qui l’atteint à l’épaule.

Depuis les événements qui ont fait la manchette, l’accusée est détenue et a passé une partie du temps en thérapie avec un résultat mitigé. Elle a néanmoins reconnu ses torts et plaidé coupable à de multiples accusations, dont conduite dangereuse, délit de fuite et refus d’immobiliser son véhicule à la demande des policiers.

Esquissant un détaillé rappel des faits, l’avocat de la Couronne Me Pierre-Alexandre Bernard a soulevé des doutes quant à la capacité de réhabilitation de Morin. « Elle ne semble pas vouloir se mobiliser pour aider sa cause en complétant une thérapie visant à cesser sa consommation de drogues. Or, ce problème qui remonte à plusieurs années exacerbe ses écarts de conduite. Il y a donc nécessité de l’isoler de la société », soutient-il en suggérant une peine de 12 mois d’emprisonnement. Il ajoute une interdiction de conduire de 2 ans en raison de la récidive et de son intoxication en plein jour.

Passé difficile

De son côté, l’avocat de la Défense, Me Yves Savard, a insisté sur la valeur du plaidoyer de culpabilité de sa cliente, permettant ainsi d’éviter un procès long et coûteux avec une vingtaine de témoins des événements. Il a indiqué que la thérapie n’a pas été un succès parce que Morin n’a pas pris la médication prescrite. Il a ajouté qu’elle avait eu une vie difficile, étant internée à une vingtaine de reprises en urgence psychiatrique, ayant été en couple pendant cinq ans avec un conjoint violent et étant victime d’attouchements sexuels dans sa jeunesse, révélation qui a fait sangloter l’accusée.

Selon Me Savard, les six mois que l’accusée a passés en détention provisoire s’avèrent suffisants comme punition et temps de réflexion. « L’ajout d’un temps de détention prolongé n’apporterait rien de plus à l’aspect dissuasif. D’autant plus qu’elle reconnaît la gravité de ses actes et éprouve des remords. Par ailleurs, à sa remise en liberté, elle se montre ouverte à suivre une thérapie sur la drogue, afin de pouvoir réintégrer le marché du travail », souligne-t-il.

Des arguments en Défense auxquels le juge Asselin a opposé le fait que le rapport présentenciel n’arrivait pas à des conclusions très positives. Notant au passage que la prévenue est diagnostiquée pour des troubles de personnalité sévères et qu’elle sait être fragile à des psychoses lorsqu’elle consomme des drogues dures. Il a convoqué les parties pour entendre sa décision sur la peine ce jeudi 13 octobre.

Québec Hebdo

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