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Interdiction de diffuser les vidéos de la fusillade à la mosquée de Québec

TRIBUNAL. Le juge François Huot, de la Cour supérieure, n’a pas autorisé les médias à diffuser les vidéos de la soirée de la tuerie de la mosquée de Québec, dans un jugement rendu mercredi midi. La diffusion des enregistrements compromettrait gravement la bonne administration de la justice et l’intérêt public, a déclaré le juge dans sa décision fort détaillée rendue oralement.

Décision du Tribunal.

(Depositphotos – Olga Chernetska and Leonid Yastremskiy)

«Le public n’a pas besoin de visionner les images pour se rendre compte de l’ampleur des crimes commis», a-t-il ajouté. Les médias pourront toutefois faire des comptes-rendus par écrit ou verbalement de ce qui est montré dans les enregistrements. La Couronne s’était catégoriquement opposée à la diffusion des vidéos.

Un consortium de médias avait alors demandé au juge d’autoriser leur mise en ondes. Ils ont limité leur demande, spécifiant qu’il n’était pas du tout question de diffuser les images montrant de la «violence crue». Étaient visées par cette demande notamment des images captées par les vidéos de surveillance de la mosquée, le 29 janvier 2017.

La Couronne avait indiqué son intention de déposer en preuve ces vidéos dans le cadre des représentations sur la peine qui doit être infligée à Alexandre Bissonnette, qui a plaidé coupable à six accusations de meurtre et à six chefs de tentative de meurtre à la fin mars.

Se trouvaient ainsi en opposition le droit du public à l’information et le respect de la dignité des familles et des proches des victimes. La Couronne a plaidé que de montrer ces vidéos traumatiserait de nouveau les victimes de cette tragédie et pourrait en inspirer d’autres à passer à l’acte.

Les médias ont soutenu que les citoyens doivent pouvoir se faire leur propre idée de ce qui s’est passé ce jour-là, surtout dans un contexte où Alexandre Bissonnette peut possiblement écoper de la plus lourde peine de prison jamais infligée au Canada, soit 150 ans. Cette peine est désormais possible en raison de changements apportés au Code criminel en 2011.

Un débat de société va vraisemblablement avoir lieu sur ces changements assez récents et les citoyens doivent savoir ce qui sera à la base de la peine, avait plaidé mardi Jean-François Côté, procureur du groupe de médias.

La Presse canadienne – Stéphanie Marin

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