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53 mois de prison pour la fraudeuse aux cosmétiques pour Noirs

TRIBUNAL. Prétendant faussement détenir les droits exclusifs pour l’importation et la distribution de produits de beauté conçus pour les peaux foncées, Maryline Potvin a convaincu des dizaines d’investisseurs à prendre des parts dans son entreprise bidon. Résultat : 29 victimes pour des pertes financières avoisinant 1,5M$.

Maryline Potvin a quitté le palais de justice de Québec en direction du pénitencier, où elle passera les 53 prochains mois.

(Photo TC Media – Archives)

La supercherie a été mise au jour une première fois l’an dernier, pour une série de fraudes commises entre 2010 et 2013 totalisant 1,2M$ et touchant 25 victimes. Selon le récit du procureur de la Couronne, Me Juan Manzano, l’accusée a proposé à son entourage d’investir dans sa compagnie Zoka spécialisée dans la vente de cosmétiques de la marque française HT26 destinés aux gens de couleur.

Elle-même de race noire, la Lévisienne a convaincu ses victimes en présentant un faux document confirmant la distribution exclusive de ses produits dans les chaînes Target et Wal-Mart au Canada et aux États-Unis. Lorsque les investisseurs s’inquiétaient, elle exhibait de faux comptes bancaires affichant plusieurs M$ et signait des chèques sans provisions en échange de nouveaux investissements.

Le plus triste, c’est que la femme de 31 ans a récidivé entre novembre 2016 et mars 2017, alors qu’elle était en liberté sous conditions durant les procédures. Cette fois, Potvin a piégé des gardes du corps embauchés pour accompagner celle qui se faisait passer pour une importante femme d’affaires propriétaire de 90 pharmacies et magasins de sport à travers le Québec. Elle en a convaincu trois ainsi qu’un retraité à lui verser l’équivalent de 211 000$. Leurs plaintes ont mené à une nouvelle arrestation et sa détention.

Réflexion et culpabilité

C’est une fois derrière les barreaux que la fraudeuse impénitente a mesuré l’ampleur de ses délits. Devant le refus d’une libération sous caution, elle a décidé de plaider coupable à l’ensemble de ses dossiers. Les parties, représentées en Défense par Me Luc Picard et en Poursuite par Me Juan Manzano, ont convenu d’une suggestion commune prévoyant une peine de 4 ans et demi de pénitencier, moins 40 jours de détention provisoire, assortie d’une ordonnance de remboursement des victimes.

Avant d’entériner la proposition des avocats, le juge Bernard Lemieux a demandé à l’accusée si elle désirait s’exprimer. «Je suis désolée pour ce que j’ai fait. C’était des gens que j’aimais et mon intention n’était pas de me rendre jusque-là. J’ai fait une erreur et je veux me reprendre», a-t-elle exprimé d’une voix faible. «C’est plus qu’une erreur, il s’agit d’une grosse fraude», a corrigé le magistrat en prenant la peine de lire des bribes de témoignages des victimes. Celles-ci déplorent toutes une perte de confiance et d’estime, ainsi que des problèmes de santé et des difficultés financières allant jusqu’à la faillite.

TC Media

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