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Séquelles persistantes après l’attaque à la machette de Yannick Fortin

TRIBUNAL. «Depuis les événements, je me sens détruite. La seule chose que j’aimais sur moi, c’était mon visage. Et, il me l’a défiguré à jamais», a déclaré en pleurs Kathy Bolduc. La victime a ainsi témoigné des séquelles qu’elle a subies, à la suite de la brutale agression à la machette que lui a infligée Yannick Fortin fortement intoxiqué par la drogue.

Victime d’une attaque à la machette par Yannick Fortin durant son sommeil, Kathy Bolduc vit encore avec d’importantes séquelles.

(Photo TC Media – François Cattapan)

Invitée par le procureur de la Couronne, Me Thomas Jacques, à l’étape des représentations sur la peine à infliger à son assaillant, Mme Bolduc a longuement décrit le calvaire qu’elle a dû traverser. Dans un récit entrecoupé de sanglots et de larmes, elle a expliqué à quel point le traumatisme craniocérébral subi a eu des répercussions néfastes sur sa qualité de vie même 18 mois après l’attaque gratuite.

La machette utilisée par l’assaillant, dont la lame mesure une vingtaine de centimètres.

(Photo gracieuseté)

«Je ne dors plus. Je me réveille en sursaut au moindre bruit et je dois continuellement vérifier si les portes et fenêtres sont bien barrées. J’ai peur de revoir un fou m’attaquer. J’ai dû retourner vivre chez mes parents, sans avoir l’énergie de participer aux tâches ménagères. Je suis suivie en psychiatrie, j’ai plusieurs médicaments à prendre et je suis incapable de travailler ni de me trouver seule en public en raison de mes crises de panique», a énuméré la victime.

Fortin a écouté le témoignage la tête baissée en fixant le sol. Les faits pour lesquels il a plaidé coupable à des accusations de voies de fait graves avec lésions se sont déroulés le 28 octobre 2015 dans un appartement de Québec. Mme Bolduc était en visite chez sa meilleure amie, qui se trouve à être la sœur de l’agresseur. Alors qu’elle dormait sur un divan, au beau milieu de la nuit, la victime a été matraquée de coups de machette par l’assaillant en proie à une psychose toxique.

L’agression s’est produite dans un logement de Limoilou où dormait la victime.

(Photo gracieuseté)

Celle qui connaissait et appréciait le frère de sa bonne amie ne comprend toujours pas ce qui a pu lui passer par la tête pour commettre un tel geste. Elle trouve très dur de voir le monde la regarder comme un monstre. «Au point de perdre toute croyance en un être divin, pour avoir laissé une personne que j’aimais me faire ça», a conclu Mme Bolduc en indiquant n’avoir plus d’autres commentaires à formuler de crainte que ses paroles dépassent sa pensée.

Sugestions entre 3 et 7 ans

Rappelant que la peine maximale pour un tel crime était de 14 ans, le procureur de la Couronne a insisté sur l’abondance de facteurs aggravants. Me Jacques a notamment cité que le geste sauvage était aussi gratuit et inattendu, puisqu’il n’y avait pas de conflit ni même de dispute entre la victime et l’assaillant. Ce dernier a frappé alors que la femme de 28 ans était vulnérable, en plein sommeil dans un endroit où elle devait être en sécurité. À son avis, le crime sordide doit être puni d’une peine variant entre 5 et 7 ans.

En Défense, Me Simon Roy a convenu que son client avait un mode de vie oisif axé sur la consommation de drogue au moment des faits. Toutefois, il estime que les procédures judiciaires ont eu un effet dissuasif sur lui.

Au moment du crime, Yannick Fortin consommait régulièrement de la drogue et aurait subi une psychose toxique.

(Photo gracieuseté)

«Il n’a que 23 ans, n’a aucun antécédent judiciaire et a plaidé coupable. Son rapport présentenciel très favorable confirme l’absence d’un profil criminel. M. Fortin regrette amèrement ce qui s’est produit et éprouve de la honte. Il fait des efforts pour se reprendre en main et redevenir un actif pour la société. En ce sens, le Tribunal devrait privilégier la réhabilitation en optant pour une peine de 36 à 42 mois, dont le résiduel après retrait de la détention provisoire sera de moins de 2 ans. De cette façon, il sera possible d’ajouter une probation de 3 ans et d’encadrer ce jeune homme durant les cinq prochaines années.»

Le juge Jean Asselin a pris la cause en délibéré. Il a indiqué avoir besoin d’un temps de réflexion pour évaluer les positions et, surtout, personnaliser la peine à imposer à Fortin en rappelant que l’objectif n’est pas la vengeance, mais la dissuasion. Il rendra sa décision le 31 août prochain.

TC Media

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