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Xavier Roy purgera 2 ans de plus pour son agression au IGA Saint-Catherine

TRIBUNAL. Âgé d’à peine 20 ans, Xavier Roy commence sa vie difficilement. Après 2 ans de détention provisoire, l’auteur d’une agression sauvage contre d’ex-collègues du IGA Sainte-Catherine se voit imposer 2 ans additionnels de prison. Celui qui voulait récupérer son dossier d’employé par crainte qu’il ne lui nuise pour se trouver un nouvel emploi se retrouve avec un dossier criminel pour tentative de meurtre.

Xavier Roy devra purger une peine de 2 ans de prison, assortie des suivis probatoires requis afin de lui permettre à son jeune âge de 20 ans de se reprendre en main pour redevenir un actif pour la société.

(Photo Deposit – Olga Chernetska and Leonid Yastremskiy)

Rappelons qu’au lendemain de sa démission, le 12 juin 2015, Roy s’est rendu au Canadian Tire de Sainte-Foy pour acheter un pistolet à plomb et un couteau de chasse. Il est ensuite revenu au commerce de la route Fossambault, en fin de soirée, pour se cacher en attendant la fermeture à 22h. Surgissant déguisé, il a agressé violemment deux employés avant de s’enfuir et d’être arrêté chez ses parents non loin de là.

À l’époque, l’accusé avait justifié ses gestes par un désir de vengeance, après avoir vécu de l’exclusion à  l’école et senti que le scénario se répétait à son emploi. Il désirait également mettre la main et détruire un rapport défavorable à son égard, à la suite de sa démission subséquente à plusieurs absences pour lesquelles les justifications étaient douteuses.

Suggestion commune

Plusieurs cameramen et de journalistes attendaient à la sortie de la salle d’audience pour recueillir les commentaires des avocats et des victimes.

(Photo TC Media – François Cattapan)

À l’étape des représentations sur la peine, mercredi au palais de justice de Québec, les deux parties représentées en Poursuite par Me René Verret et en Défense par Me François Cauchon en sont arrivées à une suggestion commune. Considérant l’absence d’antécédents judiciaires, ils ont soumis au magistrat de calculer la détention provisoire de 2 ans de Roy à temps et demi, pour une valeur de 3 ans. Et, d’y ajouter une peine de prison de 2 ans moins un jour, pour un total équivalent à 5 ans.

Malgré l’entente intervenue sur la peine, le procureur de la Couronne a insisté sur le fait que Roy avait montré un certain détachement dans le récit des événements. «Le maintien dans le rapport présentenciel de l’accusé de son intention de récupérer son dossier d’employé s’avère très décevant. D’autant plus qu’il a été démontré en preuve que le document était aisément accessible, c’est nous prendre pour des imbéciles», a dénoncé Me Verret en insistant sur le désir de vengeance et la préméditation du délit.

De son côté, l’avocat de la Défense a fait valoir que le rapport présentenciel s’avérait positif dans son ensemble. «Notre suggestion de 5 ans de détention au total se situe dans la moyenne des jurisprudences pour des causes similaires. De plus, mon client a émis de sincères regrets pour ses gestes et il n’a pas une personnalité criminelle. Il présente un grand potentiel de réhabilitation, étant bien encadré par sa famille ainsi que par les ressources à sa disposition et animé par un désir de redevenir un actif pour la société», a insisté Me Cauchon.

Précédemment, la mère d’une des victimes a lu une déclaration sur les séquelles et l’inquiétude qu’avait suscitée l’agression contre son fils. S’adressant directement à l’accusé, elle lui a rappelé que «les enfants sont ce que nous avons de plus précieux. Comme vous l’êtes aussi aux yeux de vos parents. Ce soir-là, j’ai craint de perdre mon fils poignardé par vous. J’espère que vous mesurerez mieux à l’avenir les conséquences de vos gestes avant de les poser.»

Espoir de réhabilitation

En entérinant la suggestion commune qui lui était présentée, le juge Francoeur s’est montré sensible à l’espoir que Xavier Roy s’amende et se reprenne en main. En ce sens, il a pris note du fait qu’une peine de prison provinciale plutôt que de pénitencier fédéral favoriserait un meilleur suivi. Il a donc ajouté une probation de 3 ans avec obligation d’accepter toute aide psychologique et de se conformer à toute ordonnance médicale jugée utile. Des interdictions de communiquer avec les victimes et de se trouver au IGA de Sainte-Catherine sont également en vigueur.

Xavier Roy a de nouveau transmis ses regrets aux familles de victimes.

(Photo gracieuseté)

Avant de prendre le chemin des cellules, l’accusé a saisi l’occasion de s’exprimer qui lui était offerte. «Je voudrais m’excuser aux familles des victimes. C’est un drame pour tout le monde y compris pour mes parents et je suis conscient du tort causé. Je veux remercier les avocats et vous, monsieur le juge, pour le travail qui a été fait dans mon dossier», a déclaré d’une voix franche Xavier Roy en regardant directement l’assistance.

Le magistrat a ensuite pris un long moment pour convaincre l’accusé qu’il possédait tous les atouts pour se reprendre en main. «Ce qui me touche le plus, c’est votre jeune âge. J’estime qu’en chacun il y a des ressources et vous disposez des outils pour redevenir un actif pour la société à votre sortie de prison. Faites-vous confiance, partagez vos émotions et acceptez l’aide mise à votre disposition», a évoqué le juge Francoeur en citant plusieurs éléments du rapport présentenciel sur lesquels miser pour son avenir.

TC Media

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