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La prison pour avoir craché son hépatite C

TRIBUNAL. Coupable d’avoir craché au visage de deux infirmiers alors qu’il était soigné à l’hôpital de l’Enfant-Jésus, Robert-Vincent White a été condamné à 15 mois de prison. La particularité de ce méfait réside dans le fait que le jeune homme est porteur de l’hépatite C, ce qui constitue des voies de fait graves aux conséquences inquiétantes pour les victimes.

Justice

Depositphotos.com – belchonock

Faisant l’objet d’une suggestion commune des parties, la peine a été confirmée par le juge René De la Sablonnière. Il a également convenu que le cas de White rencontrait les critères spécifiques de l’arrêt Gladue concernant les gens des Premières Nations. En considérant la détention préventive établie à 13 mois et 25 jours déjà purgés par le prévenu, il lui reste 1 mois et 5 jours à passer en détention.

À sa sortie, White devra se soumettre à plusieurs exigences spécifiques à sa probation de 3 ans. Parmi les recommandations issues de l’arrêt Gladue, on retrouve l’obligation de suivre les thérapies suggérées dans le cadre de consultations psychiatriques, ainsi que de participer aux réunions des narcotiques anonymes (NA) et de gestion de ses émotions. La prise en charge de l’individu de 33 ans va jusqu’à l’encadrement de sa démarche, en vue d’un retour aux études ou sur le marché du travail.

Trame factuelle

Selon le rappel des événements relatés par le procureur de la Couronne, Me Maxime Dion, l’accusé avait été amené au centre hospitalier en mai dernier, dans un état de crise causée par une forte intoxication à la drogue. Le résident de l’Alberta en visite à Québec s’était fâché et désorganisé lorsque la présence de sa copine à ses côtés avait été refusée au département de psychiatrie.

White avait eu besoin de cinq intervenants de l’Enfant-Jésus pour être maîtrisé. C’est alors que deux infirmiers connaissant sa condition de santé particulière tentaient de lui installer un masque anti-crachat que l’individu agité et ayant du sang dans la bouche leur a craché au visage. Les victimes ont vécu du stress en attendant les résultats de test pour l’hépatite C et le Sida, qui se sont finalement avérés négatifs.

Trajectoire complexe

Il faut dire que le jeune homme part de loin dans la vie. Issu d’un milieu difficile, il a vécu la pauvreté et subi de la violence familiale. Ayant débuté la consommation d’alcool et de drogue dès l’âge de 10 ans, White a vu sa confiance envers les adultes ébranlée après avoir été abusé sexuellement par une travailleuse sociale. La présence d’un trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) lui a toujours nui à l’école.

Écoutant distraitement l’interprète qui lui traduisait en simultané les précisions du juge De la Sablonnière, l’homme à la tête partiellement rasée et arborant des tatouages aux mains et au visage, dont une larme au coin de chaque œil semblait chercher quelqu’un dans la salle. Il s’est aussitôt agité et s’est mis à faire des signes à ses proches et sa copine arrivés en retard lors du résumé de la peine.

TC Media

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