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Il risque la prison pour s’être exhibé sur Internet

TRIBUNAL. Une étourderie peut parfois avoir des conséquences inattendues, voire graves. Pierre-Olivier Nadeau l’a appris à ses dépens après s’être exhibé sur les réseaux sociaux, à une seule occasion par un soir de désorganisation.

Pierre-Olivier Nadeau devra revenir pour connaître sa peine.

(Photo TC Media – François Cattapan)

Traversant une période de désoeuvrement et de dépression, le jeune homme de 27 ans a pris une photo de son pénis en érection et l’a envoyée à une centaine de femmes sélectionnée sur son profil Fabebook. En échange, il demandait à recevoir des photos dénudées des plus courageuses. Le problème, c’est que dans son envoi massif, il a ciblé deux jeunes filles mineures, ainsi qu’un agent d’infiltration de la police.

Bien qu’il ne comprenne pas encore ce qui lui a pris, Nadeau a plaidé coupable en mars 2016 à une accusation de leurre informatique. Un rapport sexologique révèle qu’il a un tempérament immature, en plus de banaliser ses actes et d’être peu enclin à suivre une thérapie. Cela fait donc craindre l’expert quant à un potentiel risque de récidive.

En raison du degré relatif d’organisation de la démarche de l’accusé, qui espérait prolonger les échanges avec les femmes qui lui répondraient, la Couronne réclame une peine de prison ferme de 5 mois. Selon la procureure Me Carmen Rioux, il importe de signifier un arrêt d’agir et, surtout, de conscientiser l’accusé à sa problématique. Elle estime aussi qu’une longue probation de 3 ans permettrait de le faire cheminer vers les ressources requises.

Du côté de la Défense, l’avocat Me Jean-Claude Gingras estime que la peine minimale de 90 jours de détention prévue pour pareille infraction sommaire s’avère adéquate. De plus, l’accusé étant sans antécédents judiciaires et actif sur le marché du travail, il demande à ce que son client puisse purger sa sentence de façon discontinue. Vivant chez ses parents, ceux-ci l’auront à l’œil pour garantir sa réhabilitation.

Se ressaisir

Interrogé par le juge Gilles Charest, l’accusé a précisé ne pas être fermé à l’idée de se prêter à un suivi. Toutefois, il se dit persuadé que ce geste déplacé est un événement unique qui ne traduit pas sa personnalité. «Je peux vous assurer que cette histoire m’a donné un coup de pied au derrière pour me ressaisir. Je ne suis pas une mauvaise personne. Il s’agit d’un geste irréfléchi. J’ai été immature, mais j’ai changé depuis», a-t-il certifié au magistrat.

En prenant la cause en délibéré, le juge Charest a rappelé qu’il était toujours difficile de rendre une sentence adéquate, autant dans l’intérêt de la société que de l’individu devant lui. «Il s’agit d’un défi dans chacun des dossiers judiciaires. Une fine analyse s’impose, car ça ne se fait pas en tirant à pile ou face entre les propositions des parties», a-t-il précisé avant d’annoncer qu’il rendra sa décision sur la peine à imposer le 13 avril.

TC Media

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