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Peine de 39 mois de prison à l’ex-gérant du Dooly’s de Beauport

TRIBUNAL. Reconnu coupable de complicité dans le vol qualifié perpétré à l’automne 2012 au bar Dooly’s de Beauport Erwin-Gilberto Medina a reçu sa peine, mardi matin, au palais de justice de Québec. L’ex-gérant de l’établissement a été condamné à purger 39 mois de pénitencier pour sa participation au complot.

Erwin-Gilberto Medina continue de clamer son innocence et entend porter sa cause en appel.

(Photo TC Media – François Cattapan)

C’est le juge Jean-Paul Aubin qui a prononcé la sentence, en relève depuis le verdict du juge René De la Sablonnière. Dans sa décision, il a rappelé que le magistrat qui a entendu l’affaire n’avait pas cru les arguments de la Défense voulant que le gérant du bar-billard ne fût pas de connivence avec les trois cagoulards ayant fait main basse sur un montant avoisinant les 60 000$ contenus dans les distributrices de change.

Rappelons que le braquage spectaculaire avait fait la manchette, il y a 4 ans, alors que trois cambrioleurs cagoulés avaient pris en otages le gérant et le concierge du Dooly’s des Promenades Beauport. À la pointe du fusil, ils leur avaient suffi de moins de 10 minutes pour vider sept coffres et distributrices d’argent pour les machines de loterie vidéo. Le vol perpétré vers 5h30 du matin, le 20 novembre 2012, avait permis de récolter la totalité des fonds disponibles sur place pour débuter la journée, soit près de 60 000$.

Au fil de l’enquête, un doute a été soulevé quant à la nécessaire participation d’un complice de l’intérieur pour expliquer l’efficacité du coup. Le soupçon a mené à porter des accusations contre Medina le gérant de l’époque. Les enquêteurs ont relevé plusieurs éléments circonstanciels qui confortaient leurs prétentions.

«Selon le récit des faits, le prévenu avait entendu une connaissance lors d’une fête latino à Beauport se vanter d’avoir orchestré un vol qualifié simulé un mois auparavant au bar Liaisons. Au fil de leur discussion, il lui aurait demandé de faire la même chose au Dooly’s des Promenades Beauport. Le mobile étant que le gérant et comptable de l’établissement venait d’être informé qu’il allait perdre son emploi», a indiqué le juge Aubin.

Le pour et le contre

Dans sa décision, le magistrat a tenu compte de plusieurs facteurs aggravants, dont le recours à de fausses armes, la séquestration du concierge présent lors du vol, la préméditation ainsi que l’orchestration du projet par l’accusé. Il a ajouté le bris de confiance envers son employeur et l’absence de collaboration avec les policiers, au point de dérouter l’enquête ce qui lui a valu une accusation de méfait public.

Parmi les facteurs atténuants retenus pour personnaliser la peine à être imposée, le juge Aubin a énuméré le respect par le prévenu de conditions strictes de remise en liberté durant les procédures, de même que le fait qu’il soit sans antécédents judiciaires et qu’il soit rentré de l’étranger pour se livrer à la police dès qu’il a été informé de l’émission d’un mandat d’arrestation contre lui.

«Le Tribunal doit faire la distinction entre la participation directe à un délit et l’aide à sa perpétration. Il doit également considérer l’analyse de l’agente de probation qui a décrit l’accusé comme un homme de 43 ans qui ne reconnaît toujours pas les faits, démontre peu d’empathie et présente un risque de récidive. Je crois néanmoins que vous avez un grand potentiel de réhabilitation», a précisé le magistrat avant de lui imposer une peine de 3 ans et 3 mois de pénitencier.


Cause en appel

Précisons que lors des représentations sur la sentence, l’avocat de la Défense, Me Jean-Roch Parent, avait suggéré la peine minimale de 1 an pour le méfait public et une absolution conditionnelle pour le complot pour vol. Surtout que l’accusé n’a jamais touché sa part estimée à 30 000$, puisque le complice qui devait garder sa part a été victime d’un vol par effraction et l’argent a disparu. De son côté, le procureur de la Couronne Me Daniel Bélanger exigeait une peine globale de 4 ans.

Par comparaison, les membres du trio de cagoulards qui ont réalisé le cambriolage du Dooly’s avec sa complicité ont reçu respectivement des peines de détention de 4, 6 et 7 ans. La sévérité accrue de celles-ci tenait compte du fait qu’ils avaient été impliqués dans un autre vol qualifié au bar Liaisons, sinon à une invasion de domicile.

Rencontré quelque temps avant d’entrer dans la salle d’audience avec son sac d’effets personnels, Erwin-Gilberto Medina a continué de plaider son innocence dans cette affaire. Il estime que plusieurs éléments n’ont pas été éclaircis et a confié croire en ses chances de faire renverser le verdict en Cour d’appel. «Je suis revenu au Canada parce que je crois en son système de justice et je suis persuadé de pouvoir avoir gain de cause en appel», a-t-il dit lorsqu’invité par le juge à se prononcer, avant de saluer ses proches en pleurs.

TC Media

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