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Ultime séjour en prison pour un voleur de carrière

TRIBUNAL. Arrêté et libéré à répétition depuis plus de 25 ans, Michel Comeau a vu sa longue feuille de route criminalisée en matière de vol le ramener derrière les barreaux. Celui qui donne raison aux conseils de prévention rappelant qu’il est risqué de laisser des choses traîner à la vue dans un véhicule a été condamné à une xième peine de détention pour des méfaits et des vols dans les stationnements de diverses stations touristiques de la région de Québec.

Le juge René De la Sablonnière ne s’est pas laissé attendrir par le prévenu qui implorait sa clémence, afin de se reprendre en main pour s’occuper de son jeune fils. Après le récit des faits qui concernent 40 victimes s’étant fait dérober surtout des sacs à main, ainsi que des appareils photo et des ordinateurs, en plus de considérer les incarcérations répétées de Comeau depuis aussi loin que 1991, le magistrat l’a condamné à 4 ans de pénitencier.

«Vous avez une carrière criminelle prolifique et je ne crois pas que l’arrivée d’un enfant vous sensibilisera à cesser, surtout que vous avez continué à voler après sa naissance. Vous avez purgé de nombreuses peines et n’avez jamais suivi de cure pour soigner votre dépendance à l’alcool. Vous êtes quasi irrécupérable et c’est pourquoi je ne peux privilégier la réhabilitation au détriment de la protection du public», a justifié le juge De la Sablonnière en expliquant sa décision.

«Je dois tenir compte de vos nombreux antécédents judiciaires, mais aussi du fait que vous n’avez pas les moyens de rembourser les victimes et, surtout, que vous avez suscité de grandes craintes à ces personnes dont vous aviez en votre possession parfois jusqu’à leurs clés de résidences et leurs cartes d’identité. Par ailleurs, je note en votre faveur votre collaboration avec les enquêteurs et vos plaidoyers de culpabilité. Je vous souhaite bonne chance M. Comeau et vous encourage à profiter des thérapies offertes en détention pour vous reprendre en main et accrocher vos patins», a poursuivi le juge à l’endroit du prévenu qui a hoché la tête en signe d’approbation.

Le juge aura pris la voie mitoyenne entre les suggestions des parties. Me Geneviève Baril à la Couronne réclamait 5 ans, tandis que Me Bernard Gauthier à la Défense proposait 40 mois. En vain, ce dernier a insisté sur l’intérêt de l’accusé envers son fils, «pour permettre à l’espoir d’ouvrir une porte dans le mur de béton qui se dresse devant lui et envisager une réhabilitation». Au final, la peine de 48 mois a été soustraite de 21 mois de détention provisoire calculée à temps et demi, ce qui laisse 27 mois à purger en pénitencier.

Voler pour boire

Appeler à témoigner par son avocat, Comeau a confessé avoir une forte dépendance à l’alcool et voler pour se payer à boire. L’homme de 46 ans commençait à boire chaque jour dès 11h et jusqu’au coucher. Les moments de sobriété étaient plutôt rares, jusqu’à ce qu’il apprenne que sa conjointe était enceinte. «Depuis que j’ai un garçon maintenant âgé de 2 ans, j’ai décidé de changer de mode de vie. Je veux m’en sortir et me rendre utile pour lui. C’est ma motivation pour réussir. D’ailleurs, ajoute-t-il, j’ai fait des démarches pour avoir un suivi psychologique et j’ai fait un retour aux études en prison.»

Le juge De la Sablonnière a écouté ces bonnes intentions, mais a observé que l’enfant est venu au monde en 2014, ce qui n’a pas empêché le voleur d’expérience de continuer à sévir. «Votre dernière arrestation remonte au 3 septembre 2015. Votre feuille de route est bien garnie de méfaits, de vols et de fraudes. En fait, souligne-t-il, la seule chose qui a changé dans votre carrière criminelle, c’est que vous avez cessé les vols par effraction dans les résidences, qui vous exposaient à des peines beaucoup plus sévères, pour les remplacer par des vols dans les voitures.»

À cet égard, le modus operandi de Comeau était toujours le même. L’homme de Lévis sévissait dans les stationnements de stations touristiques comme Duchesnay et le Village Vacances Valcartier. Il repérait les véhicules dans lesquels des effets personnels avaient été laissés sur le siège arrière. Il défonçait alors la fenêtre arrière, ce qui avait pour effet de ne pas déclencher le système d’alarme de l’auto ciblée. Puis, il repartait rapidement avec son butin principalement composé de sacs à main, ce qui explique que les victimes étaient majoritairement des femmes. L’argent et les cartes de crédit servaient à se payer de l’alcool pour soulager sa dépendance.

Voir la vidéo des commentaires de la Couronne sur la peine imposée.

Québec Hebdo

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