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La biennale de Québec est bel et bien réelle

L’artiste Tom Tasset a créé un bonhomme de neige artificiel à s’y méprendre avec la réalité. Photo: Métro Média Vincent Desbiens

Après une année d’attente supplémentaire, la Manif d’art 10 – La biennale de Québec se tiendra dans 34 lieux de diffusion artistique de la ville, du 19 février au 24 avril prochain. Il faudra rester attentif en déambulant parmi les œuvres, car les apparences peuvent parfois être trompeuses.

Organisée en collaboration avec le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), l’évènement artistique réunit des œuvres de plus d’une centaine de créateurs internationaux, canadiens et québécois. Le thème de la 10e édition de la Manif d’art, Les illusions sont réelles, invite les visiteurs à venir admirer des œuvres en trompe-l’œil et des tours de passe-passe visuels qui sauront plaire à l’œil averti.

Les illusions attendent le public partout en ville, alors qu’une dizaine d’œuvres seront installées à la place D’Youville, au théâtre le Diamant, à la terrasse Dufferin, sur le parvis de l’église Saint-Roch, dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, à la Place Sainte-Foy à la place D’Armes et sur les lieux historiques nationaux des fortifications et de Cartier-Brébeuf. D’autres expositions auront également lieu dans les 66 prochains jours au centre artistique VU, à l’Œil de Poisson, au Grand Théâtre de Québec, à la maison de la littérature et au musée Huron-Wendat.

Retournement de cerveau

L’exposition centrale de l’évènement, au pavillon Pierre-Lassonde du MNBAQ, a tout pour captiver le public avec une centaine d’œuvres réunies par le commissaire invité et directeur du Blaffer Art Museum de Houston, Steven Matijcio. Les assemblages saisissants et l’utilisation originale d’une panoplie de matériaux déconcerteront ceux qui mettront les pieds au musée.

«On voulait que la biennale donne l’impression d’un tour de magie qui crée de l’émerveillement face à l’inexplicable, mais aussi un profond sentiment d’inquiétude et de confusion, explique M. Matijcio. Dans notre monde où les illusions sont de plus en plus présentes, que ce soit avec les fake news et la montée des réseaux sociaux, il n’y a jamais eu autant de fausseté et de mensonge dans l’air. Les œuvres qui ont été sélectionnées ont toutes un lien avec le côté séduisant et la dangerosité de notre nouvelle réalité.»

L’œuvre Snowman with Coke can mouth and broom frappe fort pour ouvrir le bal de la tromperie. L’artiste américain Tony Tasset a utilisé du verre, de la résine, de l’émail, de la peinture à l’huile, du polystyrène et différents métaux pour créer un homme des neiges à s’y méprendre avec la réalité, comme s’il avait été conçu lors des premières précipitations hivernales.

La première salle du parcours met l’emphase sur le travail de l’imagination et les perspectives. On y retrouve des formes géométriques incomplètes que le cerveau ne peut s’empêcher de terminer. Trois œuvres de l’artiste-peintre québécoise Caroline Cloutier donnent l’illusion d’être en trois dimensions, grâce à un savant mélange de tons pour créer différents éclairages et à l’utilisation de lignes prononcées pour donner une impression de profondeur.

Inssaisissable

La salle suivante est un festival d’images aux apparences psychédéliques qui ne sont pas sans rappeler les années 1980. «On pourrait se dire que ces tableaux ont été créés il y a une trentaine ou une quarantaine d’années. En s’attardant un peu, on constate qu’ils sont empreints d’une énergie qui ressemble à ce qu’on pourrait voir dans un écran d’ordinateur et que c’est donc impossible», illustre le conservateur de l’art actuel du MNBAQ, Bernard Lamarche.

On déambule ensuite vers un ensemble de pièces qui suscitent l’inquiétude. L’œuvre Wall de Tom Friedman met en scène deux mains fantomatiques qui essaient de traverser un mur blanc pour rejoindre notre monde a de quoi donner la chair de poule.

En fin de parcours, on retrouve deux installations de la Québécoise Karine Payette qui traite de la perception que l’humain a du monde animal dans une ambiance glauque et peu rassurante. «C’est une exposition qui est complètement de son temps. Elle invite les gens à redéfinir la frontière entre le vrai et le faux, alors qu’elle s’efface de plus en plus», conclut M. Lamarche.

Pour en apprendre davantage sur la programmation de La Manif d’art 10 – La biennale de Québec, consultez le manifdart.org.

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