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Julie Marcotte, une fille sans histoire avec plein de choses à raconter

LIVRE – À Julie Marcotte, 33 ans, maman, amoureuse, enseignante, il n’est jamais rien arrivé. En tout cas, «rien de spécial, rien d’incroyable», qu’elle dit. Mais plein de ces petits et moyens riens du quotidien qui, racontés avec humour, émotion et fraîcheur, prennent une couleur attachante en devenant la matière d’un premier livre autobiographique, Trentenaire sans histoire, dans lequel plusieurs – mesdames, surtout – se reconnaîtront avec plaisir.

Il y a longtemps que Julie Marcotte voulait s’accomplir par l’écriture, encouragée par ses proches qui lui reconnaissaient un réel talent avec une plume à la main. Mais voilà, que raconter lorsqu’il ne nous est rien arrivé? Avec la trentaine lui est venue l’audace, voire la nécessité, enfin, d’oser ce rêve de jeune adolescente. Du reste, réalisera-t-elle en s’écrivant, «une vie ordinaire, ça n’existe pas pour vrai. Quand tu le vis, ce n’est pas ordinaire.»

Une vie faite de tranches

Les pages se sont alors mises à s’accumuler, sans autre but, préalablement, que de «ventiler» avec ce qu’elle vivait: «Quand on a 30 ans, on a besoin d’avoir les idées claires sur certaines choses.» La résidente des Saules mentionne alors ses césariennes, et son deuil corollaire de ne pas avoir connu la beauté d’un accouchement naturel. «Je n’ai pas beaucoup souffert, mais je n’ai pas non plus accouché», écrit-elle à ce propos dans le chapitre qui porte sur la naissance de ses trois enfants.

Pour autant, l’auteure née à Charlesbourg évite le mélodrame. Si «c’est surtout l’analyse des émotions» qui l’intéresse, elle veille à doser l’ensemble dans un savant mélange d’humour et de franchise. Elle témoigne de l’innocence d’une enfance insouciante, au sein d’une famille aimante; des papillons dans le ventre en convoitant, patiemment et secrètement, l’objet de ses désirs, qui deviendra plus tard son «bel Adonis» et le père de ses enfants; de l’affection qui la lie, invariablement, à ces élèves de six ans du quartier Neufchâtel qui, année après année, ont autant soif d’apprendre que d’être compris.

Bref, maternité, vie de couple et de famille, métier d’enseignante et estime de soi composent l’essentiel de ces chroniques autobiographiques publiées aux éditions de Mortagne. Certaines tranches de vie ne s’enfargent pas dans la pudeur, mais Julie Marcotte assume chaque page de son livre – c’est sa vie, après tout.

Sur le gril

La trentenaire n’écarte pas l’idée de récidiver à 40 ans, «peut-être avec un Quarantenaire avec histoires, cette fois-là!». Dans l’intervalle, elle travaille présentement à un projet de fiction articulé autour du monde de l’éducation. «J’aimerais me cacher derrière un personnage de prof pour dire tout ce que je pense», déclare celle qui considère qu’on en demande beaucoup aux enseignants, sans pour autant leur donner les moyens d’être à la hauteur des attentes, notamment dans le cas d’enfants en difficultés. Comme pour Trentenaire sans histoire, l’exercice aura sans doute un effet thérapeutique.

Joyeuses catastrophes

«Dans ma tête, quelqu’un qui avait un blogue, c’était quelqu’un qui se trouvait intéressant», croyait Julie Marcotte avant, elle-même, de s’y lancer. De toute évidence, elle doit l’être un peu, intéressante, puisqu’ils sont des milliers de lecteurs à avoir fréquenté la tribune – Joyeuses catastrophes – qu’elle alimente de ses tranches de vie depuis près de deux ans. Dans la lignée de Trentenaire sans histoire, elle témoigne de sa vie de femme, de maman, d’amoureuse et d’enseignante, sur un ton tantôt ludique, tantôt touchant, tantôt encore critique.

Pour suivre le blogue: http://joyeusescatastrophes.com/.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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