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Huit nouvelles toiles de Paul-Émile Borduas au MNBAQ

Michael J. Audain et sa femme ont fait don de huit toiles de l'artiste Borduas. Photo: Métro Média Mona Lechasseur

ART. Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) vient de recevoir un don qui mettra à l’avant-plan le talent et l’apport de l’artiste québécois Paul-Émile Borduas.  

Au total, huit tableaux de l’artiste appartenant aux collectionneurs britanno-colombiens Michael Audain et Yoshiko Karasawa ont été remis au Musée. De ce don est née l’exposition Les Énergies latentes. Paul-Émile Borduas au présent. La donation de Michael J. Audain et de Yoshiko Karasawa. «Nous considérons M. Borduas comme un grand visionnaire et un grand maître, a confié M. Audain. Avec ce don, nous souhaitons mettre en lumière l’audace, le courage et la quête artistique de l’artiste. Il pourra inspirer toute une génération de jeunes hommes et femmes. Nous disons au revoir à ces œuvres majestueuses. J’ai un immense respect pour Borduas, qui je crois est l’un des plus importants doyens des mouvements artistiques d’après-guerre.» Rappelons que M. Audain est membre fondateur de la Fondation Jean Paul Riopelle, qui a récemment fait un don de 20 M$ pour la construction d’un nouveau pavillon au Musée qui sera inauguré en 2025.

Les toiles

Parmi les œuvres, mentionnons entre autres Grenouille sur fond bleu (1944) l’une des rares œuvres produites par Borduas à l’hiver 1944 et peinte dans l’atelier d’Ozias Leduc à Saint-Hilaire durant une période sombre de sa vie, Figures schématiques (1956) qui est l’un des plus grands formats produits par Borduas dans sa carrière, ainsi que Sans titre (1959) qui rappelle la notion de l’illusion. Le Musée se réjouit de ces acquisitions, puisqu’il ne détenait que très peu d’œuvres de l’artiste. «Ces huit œuvres enrichissent de manière significative notre collection. Elles permettent de reconnaître pleinement la contribution artistique de Borduas qui a été le premier à contester l’académisme, à explorer de nouvelles expérimentations picturales et à revendiquer une liberté de création absolue dans les années 1940», a indiqué le directeur général du Musée, Jean-Luc Murray.

Un dialogue entre les oeuvres

L’exposition met en valeur les huit tableaux peints dans les années 1950, et qui prennent place aux côtés des œuvres des artistes Dominique Blain, Michel Campeau, Nadia Myre, Alain Paiement, Jean Paul Riopelle et Michaëlle Sergile. L’espace vise à créer des liens entre toutes les toiles, comme les notions de trame graphique, picturale et textile que l’on reconnaît dans les œuvres. Plusieurs d’entre elles sont aussi inspirées de la nature, comme celles du photographe Michel Campeau et Grenouille sur fond bleu de Borduas.

Les couleurs rouge et gris s’imposent dans la salle, et représentent les deux pôles des énergies latentes. Le gris signifie la réflexion, alors que le rouge fait référence à l’énergie, l’incandescence et l’intensité. Le titre de l’exposition représente les énergies qui existent, sans être apparentes, qui se transforment et qui étaient bien présentes dans la création et la pensée de Paul-Émile Borduas.

Qui est Paul-Émile Borduas?

L’artiste fait ses premières expérimentations dans l’atelier d’Ozias Leduc en 1921. Il assiste son maître dans de nombreux projets de décoration d’églises et de chapelles. En 1923, il s’inscrit à l’École des beaux-arts de Montréal, où il s’y distingue par la réception de nombreux prix. De 1928 à 1930, il poursuit sa formation en France, auprès de Maurice Denis, lui permettant de s’initier à une expression artistique plus contemporaine, notamment le courant du surréalisme, qui marque un tournant dans sa production.

Borduas devient professeur à l’École du meuble de Montréal en 1937 et, deux ans plus tard, fait partie, avec John Lyman et Robert Élie, des membres fondateurs de la Société d’art contemporain, créée dans le but de promouvoir l’art abstrait au Canada. Il part pour New York en 1953 où il confronte sa démarche aux plus récents développements de l’expressionnisme abstrait, en particulier au travail de Jackson Pollock et Franz Kline. Il s’établit aussi à Paris, mais son installation est difficile. Ce n’est qu’en 1959 que se tient une première exposition de ses œuvres à la Galerie Saint-Germain. En 1962, deux ans après son décès, une vaste rétrospective de sa carrière fut présentée à Montréal, à Québec, à Ottawa et à Toronto.

https://www.mnbaq.org/exposition/les-energies-latentes-paul-emile-borduas-au-present-1292

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