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Limites et avenir du virtuel

Audition Concept with Director's Chair and Empty Frame. 3d Render Photo: Photo iStock

Si évidemment, l’accessibilité des processus d’auditions à distance est intéressante pour les comédiens, Jean-Michel Girouard, vice-président de l’Union des artistes – Québec (UDA) croit qu’il est nécessaire d’être vigilant par rapport à ces façons de faire, notamment par rapport à la responsabilité qui incombe aux acteurs.

À lire également, sur les auditions virtuelles: Vers plus d’accessibilité pour les acteurs du Québec?

«En ce moment, les acteurs ont l’impression d’avoir tout le fardeau de l’audition, soutient le vice-président. Le temps que je gagne à ne pas faire de la route, je l’investis ailleurs, dans l’éclairage et le montage. Il faut avoir un endroit pour tourner et il y a un fardeau financier relié au matériel nécessaire. Tous ces paramètres qui reposent sur les épaules des acteurs peuvent être un piège».

Le vice-président et comédien évoque également le regard sur soi qui peut amener un perfectionnisme à outrance. «Quand on y réfléchit, il y a un danger que l’industrie se décharge de certaines responsabilités au détriment des acteurs», explique celui qui avoue avoir pas mal moins de questions à se poser lorsqu’il a juste sa performance à livrer en personne sans s’occuper de rien d’autre que de son jeu.

Selon lui, les réactions sont très partagées par rapport aux auditions virtuelles au sein de l’UDA. En plus de sentir parfois une pression du milieu par rapport à la qualité de la vidéo qu’ils doivent soumettre, M. Girouard croit que beaucoup de comédiens s’ennuient du contact et des directives en direct, quand la technologie ne leur donne pas carrément des boutons.

Iniquité dans le processus

Maxime Giroux, président de l’Association des directeurs de casting, est conscient d’une certaine iniquité dans le processus virtuel. «Quand on est en studio, tous les acteurs sont dans les mêmes conditions», convient-il.

Cependant, à l’argument du fardeau mis du côté des acteurs, le directeur de casting mentionne que son association a mis à disposition des comédiens qui s’apprêtent à auditionner «Le parfait petit guide du selftape. «On donne des trucs très simples pour bien se filmer. On comprend que c’est une audition maison avec des outils techniques et financiers limités. Il faut penser à certaines choses simples comme au contre-jour ou se mettre suffisamment près de l’appareil pour le son», mentionne-t-il.

«Il ne faudrait pas que ça remplace le travail des directeurs de castings. Le virtuel, c’est bien, mais faut rester vigilant», termine le vice-président de l’UDA-Québec.

Là pour rester?

Maxime Giroux croit que les auditions virtuelles vont probablement rester un outil disponible dans le futur. «Mais il n’y a rien de mieux qu’une entrevue en personne, quand tout le monde est dans la même pièce et pour sentir l’énergie d’une personne. Les auditions virtuelles ont des limites technologiques», laisse-t-il tomber.

Les avantages sont aussi là pour les directeurs de casting, mais le choix du virtuel ou non s’effectue selon plusieurs facteurs, comme le temps dont dispose la production pour choisir quelqu’un dans un nouveau rôle. «Pour le moment, pour la publicité, on privilégie les auditions en virtuel car le selftape permet de voir une grande quantité de candidats en une journée, sans avoir à les mettre en contact pour des raisons de santé publique».

 

 

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