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La sombre histoire des plaines d’Abraham

Une saynète explicative racontait la légende de celle qu’on appelait La Corriveau, lors de l’inauguration de l’exposition, le 1er octobre. Photo: Métro Média Vincent Desbiens

La Commission des champs de bataille nationaux (CCBN) célèbre la fête d’Halloween avec une exposition d’art populaire illustrant différentes légendes en lien avec les plaines d’Abraham, au parc Jeanne-d’Arc.

L’organisation a fait appel à l’artiste Patrick Lavallée, qui se spécialise dans le registre populaire. Il a réalisé 16 sculptures qui représentent à leur façon des histoires réelles ou romancées qui ont eu lieu sur le site actuel des plaines d’Abraham.

Celui qui dirige L’Atelier du Gosseux à L’Isle-Verte dans le Bas-Saint-Laurent a travaillé très fort pour arriver à livrer les œuvres en temps voulu. «J’ai dû faire tout ça en un mois et demi. Ç’a été très demandant, mais je suis extrêmement fier du résultat et je trouve ça incroyable que les dirigeants du CCBN offrent cette vitrine à l’art populaire», se réjouit-il.

Patrick Lavallée se décrit comme un «ramasseux», il crée à partir des différents morceaux qu’il trouve ou qu’on lui fournit. «C’est la méthode qui m’allume le plus, parce que je me laisse inspirer par les formes des différents matériaux que je trouve et en plus ça permet de redonner une nouvelle vie à des objets qui seraient autrement jetés.» Boyau d’arrosage, raquettes de babiche, retailles de bois, plaques de tôle, etc. Tout y passe dans les créations de l’artiste et l’exposition des jardins d’Halloween n’y fait pas exception.

Contraste

En se baladant dans le jardin d’Halloween des plaines d’Abraham, on constate qu’il existe un important contraste entre les sculptures colorées aux allures parfois loufoques de Patrick Lavallée et les histoires qu’elles représentent et qu’on peut lire sur les panneaux d’interprétation.

La grande majorité de ces légendes traite d’évènements macabres ou occultes qui collent parfaitement avec la thématique d’Halloween. Cependant, leurs illustrations en trois dimensions ne peuvent faire autrement que de décrocher un sourire au premier regard.

«C’est exactement ce que j’ai voulu faire, confie celui qui «gosse des affaires» dans son atelier depuis environ 15 ans. Quand le directeur des affaires muséales, Stéphane Roy, m’a envoyé la liste des 16 légendes qui ont été choisies, j’ai voulu raconter ces histoires-là à travers mon travail, mais je voulais aussi faire sourire les gens qui vont passer voir l’exposition.»

Les conceptions de Patrick Lavallée sont hautement symboliques et permettent pour la plupart de comprendre l’histoire qu’elle illustre, sans avoir à lire la fiche explicative qui l’accompagne. «En lisant les légendes, j’ai choisi quatre ou cinq points importants dans chacune d’entre elles que je voulais qu’ils soient représentés dans mes ensembles, pour permettre à tout le monde de comprendre ce qu’ils racontent», poursuit-il.

Hommage

En bon passionné d’ethnologie, le sculpteur voue un immense respect à l’histoire, aux personnages et aux légendes d’ici. Cet amour pour tout ce qui raconte le Québec est bien présent dans les œuvres qui seront exposées dans le parc Jeanne-d’Arc jusqu’au 31 octobre prochain.

Il a entre autres fait différents clins d’œil à ses origines dans ses représentations du diable et de Jeanne-d’Arc, qui se côtoient dans le parc. «Le Diable est très présent dans les récits folkloriques du temps des bucherons québécois. Pour souligner ça, je lui ai mis une veste à carreaux rouges et noirs comme celles que portaient nos ancêtres», conclut Patrick Lavallée.

Le jardin d’Halloween est accessible au grand public gratuitement et à tout moment. Il fait partie de la programmation automnale de la Commission des champs de bataille nationaux, comme d’autres projets qui sont à venir sur les plaines d’Abraham. Pour plus de détails, rendez-vous au lesplainesdabraham.ca

 

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