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L’orme au boulet remplacé par une oeuvre d’art

Photo: /Photo Métro Média - Archives

SYMBOLE. L’orme d’Amérique au boulet de canon de la rue Saint-Louis, emblématique pour le patrimoine de la Ville, sera abattu en raison de sa structure endommagée et jugée trop dangereuse pour la population.

Il faudra trois jours, les 16, 17 et 18 mars prochains, pour le déraciner, vérifier que le boulet, en réalité une bombe incendiaire, est bien inactif (avec l’aide des artificiers de l’armée canadienne, qui jugent toutefois le risque extrêmement minime) et déménager une partie du tronc et la bombe dans un atelier pour en faire un moulage.

Orme malade

Grâce à des études réalisées par une firme externe en foresterie, l’orme a été passé au crible par un appareil de tomographie qui a révélé qu’il ne restait que 27% de bois sain à l’intérieur. L’orme était un arbre très suivi par les services techniques de la Ville avec une inspection chaque 5 ans. Attaqué par un champignon, il a perdu la bataille. «Il faut savoir que la détérioration structurale était irréversible», a fait savoir Luc Nadeau, de la firme en foresterie Nadeau.

Le fait qu’il ait vécu dans un milieu aussi inhospitalier, puisqu’il y  a beaucoup d’asphalte autour, depuis si longtemps tient déjà quasiment du miracle, aux dires de Ghislain Breton, directeur des services techniques à la Ville.

Démystifier une fable urbaine séculaire

Longtemps considéré comme un boulet de canon, la boule aux pieds de l’arbre est plutôt une bombe incendiaire, utilisée comme chasse-roue le long de la rue du Corps-de-Garde. Une samare aurait été poussée par le vent sur le boulet et l’arbre aurait poussé dessus.

«Moi aussi, j’ai toujours cru que c’était un boulet lancé par Woolfe, a raconté le maire de Québec, Régis Labeaume. C’est une théorie poétique mais les importantes cavités le sont beaucoup moins».

«C’est sûr que c’était une attraction touristique, on avait pas le goût de perdre ça. Je trouve ça triste, mais à un moment donné, la sécurité des gens n’est plus négociable», a déclaré M. Labeaume.

Paryse Martin inspirée

La Ville n’ayant pas le choix d’abattre le célèbre orme, elle a choisi de perpétuer l’histoire et la patrimoine en créant une oeuvre d’art pour lui rendre hommage. «On va assister à une renaissance de l’arbre. L’oeuvre rendra hommage à ce majestueux colosse qu’était l’orme», a précisé Alicia Despins, conseillère municipale et responsable des dossiers culture, technoculture et Grands événements.

L’artiste en arts visuels Paryse Martin sera responsable de créer et produire une oeuvre en hommage à l’arbre. Celle-ci sera inaugurée à l’automne 2022 et installée exactement au même endroit.

«Cela sera un défi de taille, aussi bien technique que poétique», explique celle qui travaillera avec les citoyens du Vieux-Québec dans le cadre des ateliers de médiation culturelle pour la création. Paryse Martin récupèrera le tronc de l’arbre à sa base, moulé en bronze et espère y intégrer une figure humaine qui représentera une femme comme symbole de toutes les femmes.

Le coût de l’oeuvre est évalué à 308 000$ plus taxes.

 

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