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La planche coréenne d’ici s’illustre en France

Les deux artistes de cirque Ugo Dario et Maxim Laurin ont réalisé une première mondiale en créant un spectacle 100% axé sur la pratique de la planche coréenne. Photo: /Photo gracieuseté – Emmanuel Burriel

Pirouettes. Deux artistes de cirque de la compagnie de création limouloise Machine de cirque viennent de présenter en primeur un spectacle de planche coréenne en France, en plus d’être la première compagnie québécoise à y jouer depuis les 20 dernières années.

Programmé initialement en juin au festival du cirque actuel Circa d’Auch en France, le spectacle Ghost Light a été repoussé à la mi-octobre en raison de la pandémie. Pour Maxim Laurin, reprendre les activités après six mois d’arrêt avec tout de suite la même qualité a été difficile, mais son partenaire Ugo Dario et lui sont ravis d’avoir pu renouer avec un public masqué, une condition pour les spectateurs en France.

Maxim Laurin est ravi d’avoir pu présenter le spectacle qu’il a cocréé avec Ugo Dario qui met en vedette une monodiscipline, la planche coréenne: une première. Même s’il a pu participer au spectacle Fleuve à la Baie de Beauport cet été, de façon déambulatoire avec ses collègues de Machine de cirque, il a particulièrement apprécié de se retrouver dans une salle, notamment grâce à la sonorisation et aux lumières. «Dans une salle, il y a plus d’intimité, on fait attention aux détails, il y a de l’éclairage. Ça a été chouette de retrouver ce lieu-là», exprime Maxim Laurin.

Maxim Laurin et Ugo Dario ont terminé ensemble leur formation à l’École de cirque de Montréal en 2011. «On a d’abord rejoint de très grosses productions comme le Cirque du Soleil et de gros événements. Puis des productions de plus en plus petites où on avait plus d’implication. Enfin, on a fondé Machine de cirque. Ça a fait comme un entonnoir. On est arrivé au spectacle Ghost Light de façon très naturelle», raconte Maxim.

Laurin, originaire de Montréal, a commencé le cirque à l’âge de 11 ans mais a fait ses premiers pas en planche coréenne à l’âge de 16 ans. Maxim et Ugo travaillent ensemble sur l’appareil depuis 10 ans. «Tu développes tes propres techniques, des techniques spécifiques. C’est un long processus», fait valoir Maxim Laurin, qui a effectué sa première résidence artistique sur cette discipline en particulier en 2017. «C’était beaucoup de la recherche et création. On se demandait comment approcher l’appareil autrement que par des sauts de haute-voltige. Habituellement, la pratique se fait plutôt en collectif à quatre ou cinq personnes», raconte l’acrobate.

Un lien à l’autre

«En dehors de son aspect acrobatique et de balancier, la planche physicalise la dépendance à l’autre. J’ai besoin de l’autre pour m’envoler et pour que je m’envole il faut que l’autre chute», illustre l’artiste en mentionnant qu’une erreur a alors un impact direct sur le partenaire.

Maxim Laurin précise que les envies du duo autour de la bascule ont évolué. «Au début, c’était pour l’adrénaline et les plus grosses figures techniques. Maintenant c’est pour vivre quelque chose sur scène, autant dans le mouvement, dans le jeu théâtral que dans les acrobaties même».

Le spectacle Ghost Light devrait être joué «à la maison» bientôt, c’est du moins ce qu’espère le duo. On nous annonce une scénographie très épurée pour mettre de l’avant la planche coréenne et un spectacle dansé, tantôt ludique, tantôt dramatique. Si aucune date n’est encore confirmée en terre québécoise (la plupart des salles et compagnies ont mis leur programmation sur pause), deux dates en mars prochain se sont ajoutées (sous toutes réserves) pour les acrobates en France, où les conditions sanitaires sont moins strictes.

Une discipline dangereuse et exigeante

Indissociable d’un partenaire complice et solide, la pratique de la planche coréenne se fait inévitablement à deux, puisque les sauts et acrobaties effectuées ne peuvent se faire qu’en effet de bascule. L’appareil circassien ne fait pas partie de la formation générale dans les écoles de cirque. Réservée aux artistes acrobates qui souhaitent spécifiquement approfondir cette discipline, la planche (ou «bascule») est reconnue comme un  appareil demandant, physiquement très exigeant avec des risques de blessures majeures.

 

 

 

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