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L’enfant sage de l’art rebelle, une rétrospective «nécessaire» pour Jean Gaudreau

Photo: (Photo Métro Média - Perrine Gruson)

PEINTURE. Le franc, transparent, volubile et intarissable artiste-peintre Jean Gaudreau vient d’être l’objet d’un épais livre retraçant quarante ans de carrière intitulé L’enfant sage de l’art rebelle. C’est dans sa maison qui fait également office d’atelier du boulevard Henri-Bourassa que l’artiste multidisciplinaire s’est confié à Québec Express pour faire le point sur sa carrière.

Garder des traces

«Pour moi ce livre était une nécessité. C’est un bilan de carrière, une mise au point, un partage d’une partie de ma vie que je fais au monde. La peinture, c’est ma vie», résume-t-il à propos de l’ouvrage.  C’est grâce à la documentation de ses œuvres qu’il a lui-même religieusement tenue que le livre a pu voir le jour. «Je suis obligé de documenter mon travail. Sinon, une fois qu’un tableau est parti, il ne m’en reste rien», confie-t-il.

La précarité de l’artiste

Jean Gaudreau est l’un des rares artistes peintres à vivre uniquement de son art dans la province. Quelle est donc sa recette? «Il ne faut pas avoir peur d’affronter la précarité. J’ai été pauvre pendant 25 ans. Cela ne fait qu’une douzaine d’années que j’en vis bien. Honnêtement, je ne pensais pas que ce serait si difficile. Il faut avoir vraiment confiance en son travail, être persévérant et avoir le feu sacré», croit le quinquagénaire.

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Qu’est-ce qu’un bon artiste? Et comment le devenir?

«Un bon artiste, c’est quelqu’un qui a un lien dans sa démarche, une cohérence. Son oeuvre dégagera quelque chose. L’art doit vibrer naturellement, il doit parler pour lui-même. Il doit se démarquer par son style, sa facture, ses formes», définit M. Gaudreau. Le peintre n’aime pas qu’on lui demande son avis et ne se reconnaît pas dans un rôle de mentor ou de professeur. Cependant, il suit quelques artistes en particulier. «Je regarde beaucoup le travail des étudiants et finissants en arts visuels».

Un autre conseil que donne le peintre est de ne pas rechigner sur la promotion. «La gestion, le marketing, ça fait partie du travail. Quand on est artiste, on est aussi inévitablement homme d’affaires. Je peins de 60 à 70% du temps. Le reste, c’est de la gestion, comme une PME. Ceux qui ne le font pas sont déconnectés. La réalité, c’est aussi de vendre», estime-t-il.

Soif d’amour et de reconnaissance

«Quand les gens te disent qu’ils t’aiment, ça fait du bien. Je vais être honnête: comme beaucoup d’artistes, je suis en quête de me faire aimer. On ne s’habitue pas aux compliments, c’est ma paie», affirme-t-il.

L’artiste multidisciplinaire croit qu’il faut toujours mettre en perspective les mauvaises critiques. «Ça met la confiance à l’épreuve. Mais c’est un passage, ce n’est pas un état. Il faut regarder ce qui a bien été et faire preuve d’ouverture d’esprit».

 

 

 

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