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De l’art pour créer de l’art : Wartin Pantois s’inspire du théâtre

Photo: (Photo gracieuseté - Wartin Pantois)

ART URBAIN. Pour une première fois de sa carrière, dans le cadre de sa résidence au Théâtre La Bordée, l’artiste en art urbain Wartin Pantois prend pour inspiration la fiction et la narration théâtrale. Son œuvre, intitulée La répétition, prend forme dès mercredi 18 septembre et sera visible sur les fenêtres de l’institution théâtrale, ainsi que sur ses murs.

Pour la première œuvre de sa résidence d’artiste qui durera toute l’année, le Banksy de Québec s’est appuyée sur Lentement la beauté, une pièce qui raconte l’histoire de M. L’Homme, fonctionnaire dans la mi-quarantaine. Sa vie est sur la vitesse de croisière sauf un certain mal-être qu’il ne peut identifier et dont il ne parle pas. Lorsqu’il ira voir Les trois sœurs de Tchekhov grâce au billet qu’il a gagné au travail, son regard ne sera plus jamais le même. «Ça touche le sens de la vie mais aussi la vie familiale et la vie au travail», résume M. Pantois.

Mise en lumière

«L’art visuel par rapport au théâtre, c’est comme une photo par rapport à un film, considère M. Pantois. L’idée n’était pas d’illustrer la pièce ni tenter d’en faire une synthèse». Il a donc finalement exploité le thème de la répétition. «Dans la pièce, il y a des choses qui sont dites qui se répètent, il y a des gestes qui se répètent aussi. Le personnage se répète de jour en jour et j’ai voulu illustrer cet aspect.»

C’est dans cet ordre d’idée que l’artiste a collé des photographies de M. L’Homme identiques sur de nombreuses fenêtres de la Bordée, évoquant le calendrier et les journées monotones sauf pour l’une d’elle où le personnage se positionne différemment, effleurant l’idée d’un changement ou d’un début de questionnement.

Dans une autre scène de son œuvre, l’artiste invité montre un personnage grandeur nature flou, passif devant ce qui se passe, spectateur de sa vie.

Pantois a trouvé difficile le fait de prendre pour appui la fiction. «C’est une œuvre qui se tient en soi [la pièce]. Partir de ça, sans vouloir juste l’illustrer ou tenter de la synthétiser, ça force à faire des choix. Qu’est-ce qui me touche? Qu’est-ce que je veux traiter?» Mais l’artiste engagé a utilisé un peu la même technique que lorsqu’il s’inspire d’enjeux sociaux ou d’actualités. Il braque finalement les projecteurs sur ce qu’il peut critiquer : le pilotage automatique de la vie, le travail à la chaîne sans se questionner, la remise en question du système et le sens de la vie.

Nouvelle matière

Wartin Pantois a aussi utilisé un matériau qu’il n’a jamais utilisé : un papier imprimé de type calque sur lequel, grâce à la transparence, on peut voir de l’autre côté aussi le personnage, même si on est à l’extérieur du Théâtre. «J’ai exploré ce côté-là de la transparence du papier», explique-t-il.

Wartin Pantois créera cinq œuvres cette année, inspirée des cinq pièces produites par La Bordée pour lesquelles il a pu participer au processus et voir les répétitions.

 

 

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