Soutenez

Derrière le cliché: des histoires à raconter

Photo: (Photo Métro Média - Perrine Gruson)

PHOTOGRAPHIE. Gilles Savard, portraitiste autodidacte affectionnant particulièrement le noir et blanc, présentera pour la première fois en plus de 25 ans de carrière une exposition. De l’argentique au numérique… Personnage connus et inconnus investira les deux étages du Théâtre Périscope du 17 septembre au 19 octobre.

À 15 ans, Gilles Savard reçoit un kit de chambre noire avec un appareil photo et commence à photographier son entourage. «J’ai toujours eu un intérêt pour les gens», explique le portraitiste.

M. Savard commence sa carrière avec quelques contrats au gouvernement et une clientèle de magazine qui s’est installée tranquillement. En 1993, le magazine Voir lui demande de remplacer le photographe habituel au pied levé. La qualité et la beauté de son cliché ayant conquis le magazine, s’ensuit une collaboration qui va durer jusqu’en 2000.

«Je ne veux rien savoir de ça»

Dans les années 2000, l’industrie de la photo se transforme avec l’arrivée du numérique. «Du jour au lendemain, j’ai abandonné la photo. J’embarquais pas là-dedans», fait-il savoir. Non seulement les méthodes de travail changeaient drastiquement, mais la qualité des images n’était pas au rendez-vous. Pour l’adepte de la chambre noire, c’était trop. Ces raisons l’ont incité à poursuivre une carrière en communications au gouvernement. «En 2016, l’heure de la retraite a sonné. J’ai vu les photos de mes amis et j’ai pu constater que la qualité était maintenant là», explique celui qui s’est rééquipé et qui a appris à maîtriser un logiciel de photographie numérique en autodidacte. «Même le noir et blanc est très beau. Bien sûr, ça n’a pas la chaleur de l’argentique. Il y a moins de magie, moins de mystère. C’est plus froid. Il faut penser le numérique comme des images vidéos figées dans le temps», avance-t-il.

Une photo de Richard Séguin qui a fait la couverture du magazine Voir. (Photo gracieuseté – Gilles Savard)

Les gens comme source d’inspiration

«Ce que j’aime photographier, ce sont les gens dans leur milieu. Des gens qui ont du vécu et qui dégagent quelque chose. Je ne m’intéresse pas à la beauté mais à ce que la personne est et ce qu’elle fait», partage-t-il. L’artiste du kodak aime fixer des choses éphémères, des personnes qui exercent des métiers en voie de disparition, par exemple un chapelier, un antiquaire ou un propriétaire de «cour à scrap».

Selon le retraité, de nos jours, le défi en photo est d’être original. «Tout a été pas mal fait, en plus d’être un art accessible à tous. On peut au moins innover dans la manière de traiter les photos et de choisir ses sujets». Le photographe tente la plupart du temps de prendre ses clichés en grand ou très grand angle et veut que le décor soit aussi important que la personne.

«Le noir et blanc permet encore à des gens de prendre plus de temps à regarder une photo. C’est plus mystérieux», constate-t-il. Pour l’artiste qui refuse de s’inscrire à un réseau social, l’exposition De l’argentique au numérique… Personnage connus et inconnus, permet de montrer son travail au public sous forme de visite libre aux heures d’ouverture de la billetterie.

Un habitué de la taverne Jos Louis. (Photo gracieuseté – Gilles Savard)

 

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.