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Exploiter le potentiel artistique des personnes handicapées

Photo: (Photo gracieuseté - Nikola-Frank Vachon)

Organisme artistique Entr’actes

DÉFICIENCE. Productions professionnelles d’artistes handicapés et ateliers pour tous font d’Entr’actes un organisme unique en son genre. Malgré la difficulté de trouver du financement, l’envergure de l’organisme qui produit chaque année des productions imposantes croît et une troupe permanente est en projet.

Entr’actes, qui offre des ateliers en théâtre et en danse aux personnes ayant des limitations fonctionnelles, vient de présenter le spectacle PARC, 2e volet d’un tryptique sur le thème de l’urbanité.

Entr’actes, fondé en 1994, est un organisme au caractère hybride. Les personnes handicapées peuvent participer à des ateliers artistiques sur une base hebdomadaire, mais un volet de production professionnelle est aussi présent, ce qui permet de rémunérer quelques artistes handicapés qui sont alors recrutés par le biais des ateliers, selon les besoins du projet.

En plus des artistes handicapés, chevronnés ou non, qui participent aux ateliers et aux spectacles, des complices bénévoles viennent prêter main-forte. Intéressés par la création et l’interprétation, ils jouent dans les pièces et les ateliers proposés, tout en donnant un coup de pouce. «La mixité est la valeur de base, ici», explique Jean-François F. Lessard, directeur artistique d’Entr’actes, qui croit profondément à la rencontre et au métissage.

Cet artiste formé initialement en mise en scène a enseigné le théâtre aux ateliers avant de passer à la direction artistique en 2008. Lorsqu’il était jeune, Jean-François F. Lessard avait un ami déficient intellectuel du nom d’Éric. Les années ont passé et les amis se sont perdus de vue, «mais je porte toujours Éric dans mon cœur», indique le directeur artistique qui avait été sensibilisé tôt à la différence.

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Référés

Les personnes handicapées qui participent aux spectacles et aux ateliers d’Entr’actes ont généralement été référés par un intervenant. «Cependant, le bouche à oreille se fait de plus en plus», fait valoir M. Lessard. L’un des critères est de pouvoir suivre le groupe et les directives. Le directeur fait valoir que travailler avec les artistes handicapés est un défi d’adaptation plaisant pour le créateur, qui doit s’adapter par exemple à la façon de bouger particulière d’un participant ou d’une limitation d’un autre. «On a aussi, comme tous les artistes, le défi de faire un bon spectacle. On veut divertir, oui mais en faisant réfléchir à notre condition. On veut aussi ouvrir l’esprit. Il y a un potentiel de sensibilisation aux talents et aux forces des personnes handicapées»,  fait valoir le directeur qui avance que des employeurs pourraient vouloir embaucher une personne handicapée au sein de leur entreprise, en voyant de quoi ils sont capables.

Projets

Le spectacle PARC a été présenté le 18 mai au Périscope. L’année prochaine, un spectacle du volet production professionnelle qui s’inspirera de l’histoire du bonhomme sept-heures prendra l’affiche. «On aimerait aussi avoir une troupe permanente composée de sept ou huit artistes handicapés, peut-être pour 2020», laisse entendre M. Lessard qui précise que le financement de l’organisme est difficile puisque certaines subventions n’existent plus et que les fonds privés ne sont jamais acquis. «Surtout avec l’ampleur d’Entr’actes. On a deux représentations, plusieurs concepteurs de sons et lumières, maquilleuses et deux costumières, par exemple. On a quand même six groupes à préparer pour le spectacle», précise-t-il.

Les spectacles présentés sont de haut calibre.

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