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Théâtre de la Dame Blanche, un lieu fantôme?

THÉÂTRE. Tout le monde ou presque connaît la chute Montmorency. Dressée fièrement devant l’île d’Orléans, elle attire les foules. On connaît son pont suspendu, son téléphérique, son imposant Manoir…mais en empruntant un petit sentier aux abords de son stationnement, on retrouve, caché derrière des arbres matures, un théâtre d’été d’une capacité de 466 places qui semble boudé des productions théâtrales.

Le théâtre de la Dame Blanche pourrait-il revivre?

(Photo Métro Média –Marilyn Préfontaine)

Peu de gens semblent connaître son existence. Le nom du théâtre provient d’ailleurs de la légende de la Dame Blanche, cette veuve qui se serait suicidée dans la chute après avoir perdu son mari lors de la guerre des Sept Ans et qui rôderait toujours dans le Parc les soirs de pleine lune.

Un lieu oublié? «C’est un théâtre qui a déjà été populaire, mais il n’y a pas une pièce chaque été», explique Brigitte Bouchard, coordonnatrice marketing du Parc de la Chute-Montmorency. Le théâtre est donc disponible pour les producteurs qui souhaiteraient s’en servir comme lieu de diffusion, mais le Parc ne dispose pas de personnel technique, la production doit s’en charger. «On aimerait qu’il soit utilisé, mais on ne lance pas nécessairement l’appel», ajoute-elle. En attendant, on assure que le théâtre n’est pas abandonné. «On s’en sert dans nos visites guidées comme lieu d’animation et il demeure offert en location», indique la coordonnatrice.

Bâtiment âgé
L’infrastructure même du bâtiment n’est pas étrangère à son manque d’activités. Selon Madame Bouchard, le théâtre aurait besoin d’être restauré, mais l’enveloppe budgétaire n’y est pas. «On travaille sur le développement du site, mais le théâtre n’est pas une priorité à court terme. Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas envie qu’il soit revitalisé», assure-t-elle. Anciennement situé à Saint-Jean-de-l’Île d’Orléans sous le nom de Théâtre Paul-Hébert, le bâtiment a été déplacé en haut de la chute Montmorency il y a quelques années.  

Utilisé par les troupes d’ici?
Selon le directeur du Conseil beauportois de la culture, Denis McKay, les troupes amateurs peinent à trouver un endroit propice à leurs représentations dans l’arrondissement. Tant qu’à être peu en fonction, ne pourrait-il pas être utilisé par ces troupes? «Pour que nous puissions envisager d’utiliser ce théâtre, il faudrait que la Ville en fasse l’acquisition ou qu’un producteur privé puisse nous en faire la location à un tarif que nos troupes auraient les moyens de payer», soutient M. McKay.

Encore vivant, le théâtre d’été?
Le théâtre d’été semble encore bien vivant – plus de 70 pièces étaient proposées l’été dernier partout en province – quoiqu’on ait assisté à quelques fermetures de théâtres au cours des dernières années, dont le Théâtre du Chenal-du-Moine de Sorel-Tracy en 2016.

La sortie peut-elle encore rivaliser avec l’importante offre en divertissement actuel? «Nous sommes entre deux générations; l’une qui sort encore pour aller au théâtre, l’été, et s’amuser un bon coup, et une autre, friande d’autres expériences, peut-être plus attirée par les festivals, les sorties plus mondaines, ou plus casanière par choix ou pour des raisons financières», croit David Lefebvre, vice-président de l’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) et rédacteur en chef de MonTheatre.qc.ca.

Et nous sommes en droit de nous poser la question: le théâtre d’été souffre-t-il encore d’une mauvaise réputation? «Malheureusement, je crois que oui, mais les efforts conjoints des dernières années de plusieurs producteurs tendent à redonner au théâtre d’été ses lettres de noblesse, grâce à de superbes productions qui, l’automne venu, sillonnent les régions du Québec», souligne M. Lefebvre.

Pièces présentées dans les 11 dernières années 
2007: Attention ! 4 chasseurs – Les veuves de chasse 
2009: Mon ami zen – Le désir 
2010: Les voisins 
2011: Coup sur coup 
2014: Le compte de crypte (Halloween 2014)
2015: Attention ! 4 chasseurs 
2016: Attention ! 4 chasseurs, La suite

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