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Une vie à se reconstruire

LITTÉRATURE. Carole Casse connaît les épreuves. Sa vie a été jalonnée par des deuils, des difficultés, du renoncement. Ayant subi une dépression pendant près de 20 ans, elle sort Le Volcan, un livre qui retrace son parcours et témoigne de la possibilité de s’en sortir.

Carole Casse est remontée à la surface.

(Photo Métro Média – Perrine Gruson)

Une vie d’épreuves

Carole Casse le dit elle-même: «La vie ne m’a pas ménagée». Pendant 25 ans elle a vécu un mariage tumultueux durant lequel elle n’a cessé d’accumuler de la frustration et de la souffrance. En 1997, elle apprend le suicide d’un collègue qui se confiait beaucoup à elle et là, c’est le plongeon, elle se laisse couler. «Avant ça, j’allais déjà mal, je gardais tout pour moi. L’armure n’a pas résisté aux intempéries», explique la résidente de Charlesbourg. Elle se fait hospitaliser plusieurs mois. Après ces soins, elle divorce de son mari duquel elle subissait beaucoup de souffrance psychologique. À l’âge adulte, ses propres enfants qui étaient tout pour elle lui tournent le dos et ne lui parlent plus. Mme Casse pense qu’ils ont pris peur en raison de sa maladie, grave et chronique. Plus récemment, elle prend un petit chien et ce chien est son meilleur ami, une formidable zoothérapie. «Je l’ai eu lorsqu’il avait 4 ans, c’était une chien battu avant, on avait beaucoup de souffrance en commun», confie l’auteure. Malheureusement, le Cavalier King Charles a succombé à des blessures causées par un pitbull l’été dernier. «J’ai tout perdu dans ma vie. Mon travail, ma maison, mes amis, mon chien, mes enfants – quoi de pire épreuve?», énumère-t-elle.

Choisir la vie

Après avoir voulu se «foutre en l’air» une bonne partie de sa vie, Mme Casse a trouvé son équilibre. Pourtant souvent hospitalisée ou en résidence thérapeutique, elle ne voit maintenant son psychiatre qu’environ tous les quatre mois: «plus, si besoin», précise l’auteure.

Tout au long de son parcours, Mme Casse a bénéficié de l’aide de divers organismes d’aide en santé mentale, comme le PECH, le Centre de crise et le centre Croissance Renaissance.

Est-ce qu’elle est définitivement sortie de ses années de souffrance? «Je crois qu’on n’est jamais guéri. Mais je me sens bien comme je ne l’ai jamais été. Je n’ai plus envie de me suicider [elle n’a même pas envisagé l’option lors du décès de son chien]. La dépression c’est comme une addiction, il faut retrouver son équilibre», confie l’auteure. Pourtant un des «gros cas» de la carrière de son psychiatre, comme il lui a dit, Mme Casse vit, rit et trouve son bonheur.

Le livre comme un témoignage d’espoir

Carole Casse veut montrer qu’on peut sortir la tête de l’eau. Grâce à l’écriture, à la peinture (on peut même voir des tableaux d’elle dans son livre), Mme Casse a pu s’épanouir. «Toute personne a la force de s’en sortir, il faut trouver ses forces et les travailler», mentionne-t-elle. Elle a complètement changé de philosophie de vie. «Je veux dire aux gens de ne jamais abandonner. Si tu n’abandonnes pas, ça se peut que la vie devienne belle. La seule chose qu’on peut changer c’est le présent. Aujourd’hui, je vis, tout simplement», conclut-elle.

Si le livre parle de son parcours particulier en santé mentale, Carole Casse pense qu’il peut toucher tout le monde et se rapporter à toutes les pertes qu’on peut vivre dans une vie.

Le livre Le Volcan est disponible auprès des Éditions Racines.

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