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Bougon le film: les BS prennent le pouvoir

CINÉMA. Le film Votez Bougon ne peut être plus d’actualité. Plus de dix ans après la série qui faisait fureur, toujours de la crosse au pays des crottés, la famille de BS prend le pouvoir. Au menu: corruption, collusion et autres sujets chauds qui nous rappellent la triste réalité d’ici et d’ailleurs. Notre journaliste française l’a vu en avant-première, alors qu’elle ne connaissait la série que de nom et n’avait donc pas d’attentes particulières.

Votez Bougon, c’est la consécration du BS. Papa Bougon se lance en politique en créant le PEN (Parti de l’Écœurement national). Un moyen comme un autre de trouver des membres et de récolter de l’argent. Comment ça commence? Papa Bougon est invité à une émission de divertissement pour jouer un BS. Ses propos francs à la suite d’une intervention d’un ministre corrompu lui valent tout un succès, et c’est de là que naît le PEN. Mais sa mission le dépasse et Papa Bougon devient premier ministre. N’ayant ni les connaissances, ni les compétences, ni le savoir pour réaliser pareil mandat, Papa Bougon devient rapidement dépassé par sa fonction. Il nomme sa famille et ses amis dans les différents ministères et toute l’incompétence qu’eux également traînent avec eux. On ne vous révèle pas la suite. Les clins d’œil aux situations de la vraie vie ne manquent pas et feront sourire même les moins au fait de la politique.

Votez Bougon, c’est un portrait satirique de cette famille sur le bien-être social, pas travaillante, pas éduquée, mais qui essaie. Qui essaie de trouver son petit coin de bonheur avec ses combines. Parfois franchement caricaturaux (on rappellera ici Hélène Bourgeois-Leclerc et ses boules chinoises ou encore Mao devenu adolescent qui ne fait que «pitonner» sur son téléphone), souvent touchants, malgré leur manque de culture, malgré leur maladresse et leurs mauvais coups, les acteurs incarnent brillamment leurs personnages et les maîtrisent parfaitement. La mauvaise foi constante de cette famille, leur ambition pécuniaire en font un portrait drôle, touchant et surtout cynique.

Oui, on rit dans Votez Bougon, et on rit jaune trop souvent car nombre de situations nous rappellent celles que l’on vit ici ou ailleurs.

Bières en série, camisoles tâchées et ambiance enfumée par la cigarette forment le décor habituel qui va se transformer en une Assemblée nationale peu habituée à l’apparence malpropre. Comment va se débrouiller Papa Bougon en politique? On vous laisse le découvrir… Un bon moment pour rire en famille pendant les fêtes, le film est un excellent divertissement.

Ça ne vous rappelle pas quelque chose?

L’auteure de ces lignes, d’origine française, qui ne connaissait pas la série originale a tout de suite vu le rapprochement avec l’œuvre d’Émile Zola, cet écrivain français qui a écrit les Rougon-Macquard. «Kessé ça?» Une série de livres dépeignant des personnages d’une même famille il y a plus de 200 ans avec tout ce qu’elle a de plus horrible et à la fois de plus humain. «Le milieu social qui influence des générations et une culture, ça m’a fait penser à ça. Une fresque sociale devenue grand public et québécisée par les auteurs de la série puis du film. C’est peut-être un peu tiré par les cheveux et pourtant, n’importe quel français ferait probablement l’association», a commenté la journaliste, qualifiant du même coup la séance de cinéma, de «bon moment». Alors BS d’ici ou d’ailleurs, de notre époque ou d’une autre, les histoires se suivent, se ressemblent et nous font passer de bons moments.

Le film Votez Bougon prendra l’affiche le 16 décembre dans les salles du Québec.

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