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Phil Roy: énergique, authentique et assumé

HUMOUR. «Dans la vie, je ne sais faire qu’une seule chose, et c’est de l’humour», a déclaré Phil Roy dans la conclusion de son tout premier one-man-show, intitulé ce qu’il est en train de devenir (tranquillement), c’est-à-dire un Monsieur.

Devant une Salle Albert-Rousseau comptant près de 1200 âmes, l’humoriste de 28 ans a abordé plusieurs sujets, de la première échographie de sa mère, où l’infirmière croyait qu’il s’agissait d’une fille, jusqu’à son passage à l’âge adulte (marqué par l’achat d’un condo), en passant par une adolescence qu’on croyait éternelle.

«J’aurais voulu avoir 16 ans toute ma vie, je ne voulais rien savoir du reste! Je suis l’adulte le moins crédible du monde (rires).»

Son ami, Guillaume Pineault, avait bien réchauffé l’amphithéâtre avec une bonne première partie. Phil Roy s’est chargé de compléter le travail.

Tout au long de la soirée, son sens de l’autodérision a plu au public. Il a enchaîné les blagues sur son poids, une méthode utilisée pour se sauver de l’intimidation à l’école. «Je riais tellement de moi que les gens n’avaient pas envie de le faire. Je suis mon propre intimidateur. D’ailleurs, je me poursuis en justice!»

Un chien et un scooter

Dans sa jeunesse, il se voyait, à l’âge de 30 ans, avec une maison, des enfants, une piscine, une caravane, un chalet et un chien. Rien de moins que le kit complet. «J’ai un chien et un scooter, c’est tout!».

Lors d’une entrevue quelques heures avant la représentation, il confiait, qu’à sa grande surprise, son auditoire était étalé «de Noémie, la petite fille de 14 ans, jusqu’à sa grand-mère Ginette».

Afin de plaire à tout le monde, il a judicieusement réparti ses sketchs selon les générations. De ce fait, il s’assure que son large public rentre à la maison satisfait.

«Dans le fond, je suis le chum de gars qui raconte sa fin de semaine», a dit celui qui se distingue par son authenticité.

Une patience payante

En 2013, la boîte de production Phaneuf l’approche pour un premier one-man-show. Confiant (ou insouciant, vous dira-t-il), il accepte, faisant fi des recommandations de son entourage, lui conseillant de prôner la patience.

Au cours de ce long processus qu’est la préparation d’un spectacle d’humour, il se rend à l’évidence : il n’était pas prêt. Il se rappelle encore d’avoir déchiré son contrat, les larmes aux yeux, se demandant si cette chance inouïe allait revenir.

«C’est la décision la plus mature de toute ma vie. L’appât était super alléchant, mais je n’étais pas outillé du tout. Je n’avais pas le propos pour accompagner la machine.»

À l’automne 2015, Phaneuf lui a donné une seconde chance. Cette fois, nul doute, il était prêt. En 92 spectacles en rodage, un homme a le temps de gagner en confiance. Aussi, sa nouvelle passion pour l’écriture, celle de soigner minutieusement ses écrits l’a amené à un autre niveau.

Force est d’admettre, que dans le monde de l’humour québécois, Phil Roy a sa place, malgré ses 240 livres bien assumés. Vous n’avez pas fini d’entendre parler de ce Lavallois.

Québec Hebdo

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