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J’accuse à La Bordée : le cri du cœur d’une génération

THÉÂTRE. La Bordée n’a pas manqué sa rentrée hivernale en misant sur la pièce J’accuse, construite sous forme de monologues coup de poing livrés par cinq actrices toujours justes.

Présentée pour la première fois au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui au printemps 2015, la pièce se veut un véritable défouloir du mal-être que vivent les femmes d’une trentaine d’années.

L’auteure Annick Lefebvre nous fait découvrir les frustrations de cinq femmes, cinq portraits, cinq visages de la jeune Québécoise contemporaine.

La comédienne Catherine Paquin-Béchard a brisé la glace de cette soirée chargée en émotions. Dans le tableau «la fille qui encaisse», elle y perche le rôle d’une vendeuse de bas nylon dans une boutique souterraine du métro. Se sentant regardée de haut, elle tente tout de même de bâtir son estime personnelle. Une prestation bien encadrée par la lumière du néon suspendue au-dessus de la tête de l’actrice, qui nous ramène dans le métro.

Catherine Trudeau prend ensuite le crachoir pour présenter «la fille qui agresse», une entrepreneure qui se dédie corps et âme à son entreprise… et qui voit d’un œil cynique l’aide aux plus démunis, qu’elle voit comme des profiteurs. Une rage habillement jouée qui laisse découvrir un appel à l’aide.

La pièce prend un nouveau souffle avec l’arrivée de «la fille qui intègre», interprétée par Alice Pascual, une immigrée à l’emploi d’un service de garde à la recherche d’un amour québécois «pure laine». Bien qu’elle se soit plongée dans la culture locale profonde, elle constate qu’elle ne sera jamais considérée véritablement Québécoise. C’est cette fois par l’humour que l’auteure a choisi de faire passer son message qui a touché l’auditoire.

Les rires continuent de se déchaîner lors de l’arrivée de Debbie Lynch-White sur scène, «la fille qui adule» peut-être un trop Isabelle Boulay, mais qui s’assume, car cela lui fait du bien. Vêtue d’un peignoir et d’une perruque rappelant son idole, elle interprète une chanson. On ne l’avait pas venu venir, mais ça fonctionne.

Place à la fille sensible, «la fille qui aime», exécutée par Léane Labrèche-Dor. Elle vit une peine d’amitié, car elle aime mal. L’actrice nous fait pratiquement oublier que nous sommes dans une salle de théâtre.

La mise en scène et les décors, minimes, nous laissent apprécier le jeu des actrices. On ne s’y ennuie pas du tout.

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