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Giovanni Gerometta: sa vie en mosaïque

ŒUVRE D’ART. L’artiste de Beaupré, Giovanni Gerometta, a mis le pied à l’Anse au Foulon de Québec le 1er septembre 1954. Il lance sa biographie qui relate ses moments marquants artistiques et sportifs qui le mènera vers sa nouvelle vie au Québec.

Giovanni Gerometta a lancé son livre dans sa galerie de Beaupré.

(Photo TC Media – Geoffré Samson)

Né dans une famille de dix enfants, M. Gerometta a été le seul de sa fratrie à faire des études plus loin que le secondaire. Vivant dans le village de Sesto Al Réghena, situé à 80km de Venise, il a déménagé à Spilimbergo pour étudier à l’école de Mosaïque d’Art. Un établissement encore bien actif à ce jour.

La galerie d’art où les œuvres de plusieurs artistes sont exposées.

(Photo TC Media – Geoffré Samson)

Pendant sa quatrième année d’études, une commission canadienne est venue recrutée des jeunes artisans désirant venir au pays. Giovanni Gerometta accepta sans hésitation. Il avait 19 ans. À son arrivée dans la Capitale-Nationale, il fit la rencontre de Walter Del Mistro, un artiste qui œuvrait principalement dans les églises. Il habitait dans le quartier Saint-Jean et a hébergé Gerometta. Le nouvel arrivant assistait Del Mistro car il avait été formé à l’utilisation des smaltis (tesselles), une petite forme fragmentée qui vous servira à composer des motifs en mosaïque. D’ailleurs Gerometta a restauré, à lui seul, l’image du « Saint-Esprit », situé dans l’entrée de la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré.

Au début des années 60, le travail manquait et l’artiste italien a décidé de mettre de côté l’art pour s’initier au ski alpin. Rapidement, il est devenu entraîneur accrédité. En 1965, Gerometta a été embauché par le Mont-Sainte-Anne comme directeur de leur école de ski, en 1965. Il habitait à Beaupré. « Je me cherchais un terrain pour me bâtir une maison et de m’installer dans la région », explique l’artiste.

C’est lors d’une montée en télésiège qu’il rencontre M. Landry, un entrepreneur de la région. Discutant du paysage environnant, M. Gerometta mentionne qu’il aimerait bien avoir un terrain situé devant le Mont-Sainte-Anne. « Je ne crois pas au hasard. Le terrain que je pointais appartenait à la conjointe de M. Landry », dit Gerometta en riant et l’acheta en 1974.

L’autoportrait du peintre fait en 1974, après sa première crise cardiaque.

(Photo TC Media – Geoffré Samson)

Des problèmes de santé

À 40 ans, l’artiste est victime d’une première crise cardiaque. Il a laissé le ski et s’est remis à la peinture, qu’il avait délaissée au cours des années précédentes. Un an plus tard, il commençait la construction de sa maison et son cœur lui refait le coup. Il a ralenti ses activités, mais continue à bâtir sa résidence. En 1977, l’Italien a été opéré et a subi un triple pontage. Il n’a subi aucune autre attaque cardiaque par la suite. Il garde la forme en marchant 40 km aux deux jours et en faisant du vélo. Il qualifie d’ailleurs sa bicyclette italienne de « Ferrari ».

La galerie de l’artiste

Pendant une décennie, Gerometta a construit sa maison avec l’aide d’un maçon. Il a utilisé de la pierre de Château-Richer. C’est en 1986 que la Galerie d’Art Mont-Sainte-Anne ouvre ses portes, à Beaupré.

Au début des années 90, il a organisé un symposium de peinture et sculpture sur le site du Mont-Sainte-Anne. « Armand Vaillancourt avait été le président d’honneur de mon premier événement. Il souhaitait faire une œuvre monumentale qui aurait coûté 15 000$. Il aurait utilisé le fer des télécabines », raconte l’artiste. C’est avec déception que ce projet n’a pas fonctionné. Aussi, il voyait le Symposium d’Arts et Reflets de Château-Richer au Mont-Sainte-Anne. Mais cette tentative n’a pas porté fruit et a décidé de laisser tomber l’idée.

Les œuvres de Gerometta ont été exposées dans de nombreuses provinces canadiennes et sont collectionnées partout dans le monde.

Giovanni Gerometta et sa conjointe, Andrée Tremblay dans leur résidence de Beaupré.

(Photo TC Media – Geoffré Samson)

Il vient d’écrire un livre, en trois langues, qui relate sa vie. Malgré les 300 pages de souvenirs et d’anecdotes, le meilleur moment reste la rencontre de sa femme, Andrée Tremblay. « Je me suis marié en 1995, à 60 ans. Je suis heureux d’avoir attendu pour la rencontrer et je ne pensais jamais finir ma vie en couple. Je suis amoureux », conclut Giovanni Gerometta.

 

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