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Jérôme Trudelle: suspendre le temps

Le jeune artiste n’a que 22 ans et réussit déjà à marquer les esprits avec ses œuvres qui flottent entre ciel et terre.

Jérôme Trudelle travaille ses œuvres dans les airs, chaque parcelle étant suspendue au plafond par des fils de nylon

Photo TC Media – Prisca Benoit

Jérôme Trudelle s’est longtemps considéré comme un artiste multidisciplinaire. Il a notamment travaillé la vidéo, la sculpture, l’installation, la photographie, la peinture et la performance. «J’ai pas mal touché à toutes les sphères de l’art visuel», constate-t-il. Dans sa dernière exposition, l’artiste originaire de Boischatel s’est découvert une passion pour une forme d’art bien particulière: la sculpture «installative».

Dans cet art que pratique Jérôme Trudelle, la sculpture n’est pas construite sur un socle et moulée dans une matière lourde. «Je n’aime pas sculpter dans la matière, confie-t-il. J’aime mieux sculpter dans l’espace.» Elle est plutôt légère, suspendue du plafond par de doux fils de nylon. Dans ses dernières réalisations, le plâtre se transforme en partie du corps avant de s’envoler doucement. L’artiste reste dans les teintes de blanc, «pour vraiment faire parler les matériaux avant tout.»

Le jeune homme puise son inspiration dans le temps et son aspect éphémère. «Tout ce qui est évanescent, tout ce qui est précaire, c’est vraiment ce qui m’intéresse», raconte-t-il. Cette fascination se remarque par la forme que prennent ses œuvres, comme en désintégration. «J’avais envie de donner l’impression que mes œuvres sont immatérielles», illustre-t-il.

Mais comment se fait-il qu’un jeune homme de 22 ans, qui vient tout juste de terminer son baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’Université Laval, soit à ce point préoccupé par le temps qui passe et qui lui coule entre les doigts? «On dirait que c’est parce que je suis né dans une famille quand même âgée, analyse-t-il. Mes parents m’ont eu vraiment tard et j’ai été tellement habitué aux salons funéraires que je voulais vraiment parler de ce thème-là.»

Créativité en ébullition

Après un cégep en arts plastiques à Limoilou où il a perfectionné ses bases en technique de création, Jérôme Trudelle dit avoir vraiment senti que c’est sa créativité qu’il a travaillée lors de ses études à l’université. «Je sentais qu’avant, je reproduisais plus que je créais, admet-il. Maintenant, j’ai le sentiment d’avoir trouvé ma signature.»

Son talent lui a valu plusieurs distinctions, dont le gagnant du concours de l’agenda scolaire de l’Université Laval à deux reprises et le prix du public de l’exposition «Engrenage» pour son œuvre «Extrême-onction» du Cégep Limoilou. Après son exposition finale à l’université, c’est à la galerie Ni Vu Ni Cornu que ses œuvres ont été accrochées. Il est également artiste annonceur dans le Circuit des créateurs de la Côte-de-Beaupré. 

L’artiste Jérôme Trudelle entouré de deux de ses œuvres présentées pour la première fois lors de l’exposition des finissants au baccalauréat de l’Université Laval.

Photo TC Media – Prisca Benoit

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