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Les Veillées de Charlesbourg: une expérience de tricotage

MÉDIATION CULTURELLE. Le rideau est tombé sur les Veillées de Charlesbourg. Pendant deux semaines, Code universel est allé à la rencontre des gens du Trait-Carré, insufflant une dose de créativité dans le quotidien du quartier par diverses manifestations artistiques. De ces rencontres, la compagnie de danse a tiré un film-spectacle à l’image de ses participants, qui a fait salle comble trois fois plutôt qu’une à la bibliothèque Paul-Aimé-Paiement. Quel bilan dresse-t-on de l’expérience?

«On a senti un arrondissement où les citoyens étaient soudés, où les gens étaient investis dans le quartier. Le Trait-Carré, c’est une communauté tissée serrée», relève Marion Mercier, qui estime à près de 1500 le nombre de personnes rejointes par le projet. Ce tissage qui, d’ailleurs, aura servi de fil conducteur aux représentations, la coordonnatrice l’a particulièrement détecté entre les organismes et les aînés du territoire.

Du tissage au tricot, il n’y a qu’un pas que tout Cercle des fermières franchit sans faire de maille. Si, chez celui de Saint-Jérôme de l’Auvergne, Code universel a fait connaissance avec des dames aux doigts de fée, il a découvert que le Trait-Carré était en fait peuplé de tricoteux – de tricoteux d’histoires, s’entend. Des récits personnels qui se sont retrouvés mis en valeur sur la scène et à l’écran. Du rire d’Abelle Cloutier, 92 ans, au modèle de persévérance de la paracycliste Marie-Ève Croteau, le quartier s’est ainsi raconté en sourires, en souvenirs, en espoirs, comme autant de témoignages d’un patrimoine immatériel.

Mais maintenant que ceux qui ont assemblé cette courtepointe culturelle ont regagné leur quartier général, les liens ne risquent-ils pas de se relâcher? Quelles sont les retombées d’une telle initiative? «C’est un projet éphémère, reconnaît Marion Mercier, mais c’est pour souder un quartier, montrer ce qui s’y passe, s’y fait. Donc justement, on espère que les gens garderont ces liens qu’on a pu aider à développer entre eux.»

René Cloutier, président de la Société d’histoire de Charlesbourg

«Dès l’origine, Louis XIV, par l’intermédiaire de ses seigneurs sur place, les Jésuites, a voulu créer une communauté humaine d’entraide dans un pays hostile du bout du monde pour l’époque. Quand on constate l’esprit communautaire qui s’est installé à Charlesbourg […], on peut se dire que le rêve des fondateurs s’est réalisé et perdure dans un patrimoine immatériel rendu visible par les concepteurs des Veillées de Charlesbourg.»

Caroline Paquin, directrice du Comité d’aide aux femmes sourdes de Québec

«Quelle belle rencontre, où confidences se sont échangées sur la vie des femmes sourdes, leurs faits marquants, leurs joies et leurs peines… Les femmes ont pu leur apprendre [aux artistes] des signes en langue des signes québécoise. La troupe a même fait un tableau complet en danse et en signes.»

Témoignage de Martin Poulin, président du club des Matinaux

«Créatif, sensible, plein de symboles, cet événement nous a permis de nous rappeler nos valeurs et l’authenticité des gens de notre communauté. La culture prend vie au jour le jour à partir de nos gestes, de nos décisions et des interactions entre les gens, ce qui reflète bien le mode de vie de notre milieu.»

Pour mieux comprendre les habitudes culturelles des résidents de Charlesbourg et dans le prolongement des Veillées, Code universel invite à répondre à un sondage: fr.surveymonkey.com/r/veillees. Tirage de billets de spectacles parmi les répondants.

Québec Hebdo

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