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Du théâtre qui fait la différence

ÉCOLE. Pour une troisième année consécutive, Marc-André Perron a transformé sa salle de classe en lieu de création théâtrale. La vingtaine d’élèves de cinquième année de l’école Montagnac à Lac-Beauport ont tous mis du cœur à l’ouvrage pour faire de la pièce Ora, prisonnier du temps une expérience non seulement inoubliable, mais aussi enrichissante à plus d’un titre.

«Chaque année, les élèves me demandent s’ils sont meilleurs que les précédents. Je pense que chacun est meilleur qu’au départ. Ils font tous des pas de géant à leur mesure», estime Marc-André Perron au lendemain de la représentation qui est venue clore quatre mois de préparation.

La différence se fait sentir au quotidien, diront les principaux concernés qui ont développé complicité, respect, tolérance et ouverture les uns avec les autres. «Ça nous a rapprochés», confirme la jeune Laurie. Les longues heures de travail d’équipe ont ainsi pavé la voie à ce que, devant public le 14 avril dernier, ils fassent preuve d’une unité à l’épreuve du stress.

Du stress, certains en ont bien ressenti un brin sur la scène de l’école des Sentiers où ils se sont produits. Les comédiens en herbe l’admettront volontiers: ils ont eu quelques petits accrochages. Mais rien qui n’entame la fierté et la satisfaction de ce qu’ils ont accompli cette année alors que, pour la grande majorité, il s’agissait du premier projet de cette envergure.

Les plus timides sont sortis de leur coquille, les plus turbulents se sont disciplinés, les plus prompts à baisser les bras se sont retroussé les manches. «Je suis fière de moi parce que je suis une fille qui ne serait pas capable de faire du théâtre tout le temps parce que je suis gênée, mais je crois que je me suis découvert un talent caché», confie Flavie qui a dû apprendre à projeter sa voix. «On peut accomplir de belles choses si on se force», retient Sarah de son expérience.

Un outil pédagogique

«La pièce est une motivation», renchérit Marc-André Perron qui, avec un tel projet né de sa plume, cherche à mettre le théâtre au service de l’enseignement. «Le texte est devenu en soi un de mes outils d’apprentissage en classe. Je l’exploite pour la grammaire, la lecture expressive, ainsi que le développement des éléments prosodiques (projection, diction, intonation, etc.)», explique le résident de Charlesbourg qui, d’année en année, remanie le script selon les besoins.

Celui qui est responsable du volet parascolaire en théâtre à l’école des Sentiers s’est dit impressionné par le talent dont font preuve ses protégés à un si jeune âge. Mais, au-delà de cette prédisposition, il se réjouit surtout de voir ces jeunes qui s’impliquent et qui sentent qu’ils peuvent faire une différence dans leur milieu.

Synopsis

Ora erre entre les murs de la prison. Cette âme oubliée a pour mission d’aider les nouveaux venus à déchiffrer une énigme qui permettra à d’anciens prisonniers de regagner la Terre. Ce soir, une éclipse emportera avec elle huit humains dans ce lieu sombre. Malgré leurs différences, ils devront apprendre à se faire confiance et à s’entraider pour espérer retourner d’où ils viennent.

Ils ont dit…

– «C’était un assez gros défi [de tomber en amour dans la pièce de théâtre]. Il fallait que je joue des sentiments avec une belle expressivité, un ton juste, comme si je l’aimais vraiment» – Nathan, alias Andrew

– «Le plus difficile, c’était d’apprendre à se déplacer sur scène et à retenir les déplacements» – Matys, alias Ora

Membre du Groupe Québec Hebdo

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