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Arleen Thibault et le folklore du voisin de palier

CONTE. Arleen Thibault pensait commencer par une histoire d’un soir à Québec, mais Montréal et Magog se sont d’emblée laissé séduire par la proposition de la conteuse. En février dernier, elle montait donc sur scène trois fois plutôt qu’une pour plonger le public dans ce lieu où on ne s’attend pas nécessairement à trouver matière à conte: le bloc appartements. Pour celle qui a intitulé son spectacle «Le vœu», voilà qu’elle voit le sien se réaliser au-delà de ses espérances.

Arleen Thibault roule son sac à contes depuis plus de 10 ans, mais «Le vœu» marque son premier spectacle destiné aux diffuseurs en salle. «C’est une grosse étape dans ma carrière, que je voulais franchir cette année parce que j’avais envie d’un rendez-vous avec le public dans une salle propice à l’écoute», explique l’artiste originaire de Charlesbourg.

Surtout, elle sentait le besoin de s’offrir la crise d’adolescence à laquelle on peut s’attendre de qui atteint l’âge de 13 ans – de métier, en l’occurrence. «J’avais l’impression d’être dans mes contes comme dans du linge trop petit», illustre-t-elle avec ce langage riche en images qui fait sa couleur de conteuse.

Arleen Thibault a donc sorti papier et crayon, sollicitant au passage l’aide de l’auteur, comédien et chroniqueur Fabien Cloutier à titre de conseiller à l’écriture. Puis, tant qu’à travailler sur le sujet du vœu, elle a approché Michel Faubert pour que le conteur et chanteur s’occupe de la mise en scène. Désirs exaucés.

Le voisin imaginaire

Et alors, qu’est-ce que ça raconte, «Le vœu»? «Je m’attaque au folklore du voisin de palier dans ce spectacle où une petite communauté de locataires aux prises avec la croyance d’être exaucés vont devoir, par restrictions, s’entendre sur la formulation d’un seul vœu pour tous», résume la conteuse. Celle qui a longtemps vécu en appartement s’est dite inspirée moins par le «vrai voisin» que par le «voisin imaginaire» qu’on se représente notamment à partir de ce qu’on entend au travers des murs.

Arleen Thibault se trouve ainsi à insuffler un peu d’insolite à ce lieu – le bloc appartements – d’ordinaire condamné à la banalité. Habité par des personnages qu’on devine à la fois pittoresques et familiers, le conte pose en filigrane la question du «nous», dans une dynamique du désir qui vient confronter le vœu individuel au vœu collectif, analyse l’artiste.

Sur scène, elle s’accompagne à l’harmonica, à la guimbarde et à l’accordéon. Cela fait partie des moyens pour garder son lien de proximité avec le public, «important pour elle» même si elle se produit dans des salles plus grandes.

À l’agenda

«Original», «riche en signification», «drôle»… : les commentaires qu’elle a reçus du public à la suite de ses spectacles au Grand Théâtre de Québec, à la Place des Arts de Montréal et au Vieux-Clocher de Magog l’encouragent pour la suite des choses, elle qui espère rouler «Le vœu» pendant longtemps. Déjà, de nouvelles dates s’ajoutent à son horaire avec, à l’automne, un lancement prévu sur le Vieux-Continent pour l’adaptation française du spectacle.

Ses influences

– Arts traditionnels

– Des conteurs comme Michel Faubert et Fred Pellerin

– Des artistes comme Gaston Miron et Gilles Vigneault

Pour plus d’info: arleenthibault.com

Membre du Groupe Québec Hebdo

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