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Profession de foi pour le jazz

MUSIQUE. C’est à coups de contrats, de tapes dans le dos et d’un élan d’abandon qu’André Larue a finalement fait le saut pour s’adonner à temps plein à sa passion, le jazz. Quinze ans plus tard, en dépit des remises en question liées à l’insécurité du métier, le saxophoniste de Charlesbourg n’a aucun regret.

Il faut dire que la musique fait partie du quotidien d’André Larue depuis son plus jeune âge. Avec un père amateur de batterie, la pratique de la musique allait de soi. «Il ne m’a pas demandé si je voulais jouer de la musique, mais quel instrument je voulais jouer», se souvient celui qui, dès sept ans, a fait ses gammes sur la clarinette avant de passer au saxophone.

«Assez vite, je me suis intéressé au jazz parce que ça faisait partie de mon héritage; à la maison, ça jouait beaucoup», poursuit l’artiste. Au sortir de l’adolescence, où il connaît ses premières expériences de groupes, il commence à jouer dans les bars. Le jour, il troque son saxophone pour un sarrau de technicien en laboratoire médical. Un emploi qui le mènera à demeurer pendant trois ans en Suisse. Là-bas, la musique deviendra un moyen de communication, une façon de s’intégrer à son nouveau milieu. Autour de ce loisir partagé, des amitiés se nouent naturellement.

À son retour au Québec, toujours préoccupé par l’insécurité du métier, il maintiendra la même double vie. Mais le prix Oliver-Jones du Festival d’été de Québec en 1995 et ses premiers essais à la composition finissent par le convaincre de vivre (de) sa passion.

S’accrocher au métier

Depuis, il monte ou collabore à plusieurs projets. Il a dirigé de nombreuses formations, dont le quintette qui porte son nom. C’est un habitué du Festival de jazz de Québec. Il tourne à l’occasion en Europe avec son groupe la Fanfarniente de la Strada. Les Week-ends chauds du Trait-Carré pourraient bien devenir une tradition pour lui. Son talent s’entend sur une douzaine de disques. Et ainsi de suite: la versatilité, la capacité à s’adapter, la débrouillardise – et le carnet de contacts –, voilà des clés pour s’accrocher au métier.

Aussi dira-t-il au jeune musicien qui réfléchit à son avenir qu’«il ne faut pas hésiter. S’il le sent, s’il a du talent, il faut y aller. Il faut être inventif, utiliser les réseaux sociaux», donnera-t-il entre autres comme conseils. Dans les périodes creuses auxquelles il est difficile d’échapper lorsqu’on est pigiste, il recommande «d’être créatif, de composer, de chercher à se renouveler».

Moments marquants

– Son disque de compositions jazz en 2007, Larue du jazz

«C’est un accomplissement pour moi, quelque chose qui reste.»

– Sa rencontre avec Mark Murphy, chanteur jazz de New York

«C’est comme un rêve. Tu te dis que c’est très improbable de jouer avec un tel grand artiste… et puis ça arrive.»

– Sa rencontre avec Frank Lacy, ancien tromboniste des Jazz Messengers

«Il a joué avec moi dans un Hommage aux Jazz Messengers au Festival de jazz de Québec. C’est alors que tu crois qu’il existe quelque chose comme la « planète jazz »».

Membre du Groupe Québec Hebdo

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