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Un sixième sens pour le sixième art?

Il a eu le dessin, l’acrylique et la sculpture. Puis est apparue la photographie, cet art, ce moyen d’expression, qui a longtemps fasciné et fascine encore. Aujourd’hui omniprésente, accessible à un coût dérisoire, la photographie n’impressionne plus autant. Sauf dans sa forme la plus pure, où s’entrecroisent techniques anciennes, créativité et audace. La photographie est l’une des passions de Karl Moran, également propriétaire du restaurant Fun en bouche.

Comme dans plusieurs histoires de passion, c’est par pur hasard que Karl Moran a découvert la photographie. Alors étudiant en journalisme à Ottawa, il a eu la chance de goûter futilement à cet art dans le cadre d’un cours. Bien qu’il ait valsé entre la philosophie, le cinéma, la littérature et mille et un domaines, il n’a jamais délesté son goût pour l’art photographique.

Une passion qui l’a mené jusqu’au Cégep de Matane et duquel il est sorti, un diplôme en Techniques de photographie à la main. Il y a appris les rudiments de la photographie argentique, procédé qu’il a toujours préféré à son lointain cousin, celui numérique. «Il y a une énorme différence entre les deux techniques, insiste-t-il. Si on prend une photo en basse résolution avec un appareil numérique, on ne peut plus rien faire avec. Mais la photo argentique, elle, est beaucoup plus dispendieuse! Un quatre par cinq coûte 5,50 $. Et si tu fais une erreur, tu n’en seras avisé qu’une fois le cliché développé.»

La photographie argentique perd graduellement du terrain face à l’arrivée massive des appareils numériques, dont le coût peut atteindre les maigres 30 $. Mais Karl Moran est catégorique : la photo numérique n’a rien à envier à l’argentique. «L’argentique, c’est de la chimie. Lors de la création d’une œuvre, on peut intervenir à plusieurs niveaux.»

Parmi les diverses méthodes de photographie, le photogramme passionne l’artiste depuis un certain temps. Cette technique consiste à exposer le temps d’une seconde un ou plusieurs objets, et de recommencer l’étape jusqu’au résultat souhaité. «C’est extrêmement long à faire. J’ai vendu deux œuvres comme ça. Il faut faire énormément de tests avant d’arriver au résultat escompté.»

«Less is more»

La phrase fétiche du photographe et cuisinier? «Less is more»! «Je travaille toujours en fonction de cette philosophie, confie-t-il. Plus tu ajoutes d’éléments à la photo, plus tu t’éloignes de ton but. C’est comme en cuisine. Ça ne prend pas une tonne d’ingrédients pour réussir un bon potage.»

Et comme dans tout art, c’est en commettant une multitude d’erreurs que l’artiste apprend et progresse. «Il m’est arrivé beaucoup d’accidents, beaucoup, beaucoup d’accidents, précise le photographe. Il faut laisser la place aux erreurs, se donner cette liberté.»

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