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Québec après l’apocalypse

Québec, en l’an 2500. Une catastrophe apocalyptique a presque tout rasé sur son passage – épargnant, tout au plus, le château Frontenac et le Concorde, ombres fantomatiques qui hantent le présent. Même le concept du temps a perdu sa signification dans la tête des gens. Parmi eux rôde Scheiss, l’Ange de la Mort, chargé d’aller cueillir les âmes de cette société pourrie. Ami lecteur, bienvenue dans l’univers de «Red Death Circus».

Travail de création qui s’est étalé sur plusieurs mois, Red Death Circus marque les premiers pas sur la scène de la bande dessinée québécoise de Kassandra Chagnon et Simon Bergeron, alias JustAkito et Esbé. Accoucher d’un monde n’est pas sans douleur; bien des esquisses, des annotations, des remises en question, des discussions, des réévaluations pour en venir à ce premier produit fini publié à compte d’auteur. Ils le donneront en pâture au public dans le cadre du festival de culture japonaise Nadeshicon, programmé du 4 au 6 avril à l’Université Laval.

«C’est un aperçu, une histoire générique où on place les personnages et le monde pour voir si ça accroche le lecteur», explique Simon Bergeron. Une mise à l’épreuve qui pourra, donc, avoir quelque influence sur la série en devenir – déjà, le duo parle de pondre 36 numéros, dont le premier est en chantier. Ils iront de l’avant avec ou sans éditeur; certains ont montré de l’intérêt envers leur travail, mais les artistes craignent d’y perdre leur liberté de création.

Un cirque rouge

S’ils ont de sérieuses ambitions artistiques, ils n’en font pas pour autant porter le poids à leurs personnages qui, eux, ne se prennent pas au sérieux. Le monde dans lequel ceux-ci vivent n’est peut-être pas jojo, mais l’insolence et le désabusement exagérés qui teintent les dialogues désamorcent les coups de cafard. «Notre but, c’est de divertir, que les gens se disent que ça fait du bien de ne pas se prendre au sérieux. On présente la mort et l’apocalypse comme l’ultime non sérieux», fait valoir Simon Bergeron en donnant, en exemple, un personnage qui a des «pouvoirs mystiques douchebags».

À ce titre, le résident de Charlesbourg lance des fleurs à sa complice de Saint-Hyacinthe, «qui est bonne pour trouver la voix des personnages». Tout en concentrant ses talents sur l’écriture des dialogues, Kassandra Chagnon signe néanmoins quelques dessins dans cette première œuvre aux sensibilités asiatiques.

Quels espoirs fondent-ils sur ce premier coup de sonde? «C’est sûr qu’une partie de moi aimerait que les 100 exemplaires imprimés se vendent au festival Nadeshicon. Les profits pourraient servir à la réimpression de nouvelles copies», évalue Simon qui, avec Kassandra, se réjouit de l’intérêt que l’œuvre suscite déjà autour d’eux. Aussi envisagent-ils, après Nadeshicon, de procéder à un deuxième lancement au Fanamanga, antre de la culture japonaise à Saint-Roch où les deux bédéistes ont trouvé matière à inspiration.

Personnages

Scheiss: c’est peut-être l’Ange de la Mort, mais il n’est guère plus qu’un commis de service qui doit exécuter les ordres de ses supérieurs. Il s’acquitte donc de tâches emmerdantes.

Ludo et Vic: deux petits démons casse-pieds qui sont prêts à tout pour rendre la vie de Scheiss encore plus difficile.

Nyn et Syn: ils supervisent le travail de Scheiss.

Pour suivre le travail des deux artistes: http://esbe77.deviantart.com/ et http://kasou18.deviantart.com/. Pour plus d’info sur le festival Nadeshicon: www.nadeshicon.ca/.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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